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Les débats sur le budget se poursuivent sur le traditionnel ton de la partisanerie

23 novembre 2009, 00:00

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Les débats sur le budget se poursuivent sur le traditionnel ton de la partisanerie

Les débats sur le budget ont repris ce lundi 23 novembre au Parlement. Les interventions se sont arrêtées à des autocongratulations d’un côté, et à des critiques et aux occasions ratées de l’autre.

C’est le ministre du Logement et des Terres qui a donné le ton en «félicitant chaleureusement» son collègue des Finances. Il est, sans avoir manqué de rappeler l’épisode des «squelettes», parti dans une démonstration chiffrée de la bonne santé de notre économie. Une situation qui est, selon lui, redevable à la gestion exceptionnelle depuis que l’actuelle majorité a «pris les reines du gouvernement en juillet 2005.»

Cader Sayed Hossen, autre intervenant du jour, a, lui, donné dans les mots et expressions ronflants démontrant une fois de plus sa maîtrise de la langue de…Molière. Il s’est évertué à démontrer que le cinquième budget de l’Alliance sociale a su réconcilier la dichotomie qui existe entre la rationalité économique et la rationalité sociale, qui lui semble pourtant en conflit permanent. Il ne fait pas de doute, pour ce dernier, que l’Alliance sociale a su extirper le pays «du marasme dans lequel l’ancien gouvernement l’avait englué.»

Le député MSM Mahen Jhugroo, toujours avec son verbe donnant dans le populisme, a qualifié le présent exercice de budget «zéro plombage». Un budget répétitif qui n’a fait qu’étaler les mêmes annonces de projets que les précédents budgets du même gouvernement.

Il n’a pas manqué de faire un rappel des années où le gouvernement MMM/MSM était aux affaires. De même que les qualités de ministre des Finances de son leader Pravind Jugnauth. «N’importe qui peut comparer le passage de ce gouvernement avec le précédent», précise-t-il.

Le ministre du Travail, sous pression en ce moment avec le dossier brûlant de l’industrie sucrière, s’est permis un moment de détente en faisant un commentaire sur la presse qui n’aura fait rire que lui. «Généralement, ils n’ont pas de qualification au sein de la presse», s’est-il permis de dire alors que Mahen Jhugroo a commenté le recrutement récent de personnel «sans expérience» au sein de la MBC.

La seule à sortir du lot, est peut-être la députée du MMM Françoise Labelle. Elle a choisi d’axer son intervention sur le secteur de la santé. Elle n’a pas caché sa déception par rapport à ce qu’elle qualifie de manquement dans le budget 2010. Alliant critiques constructives et propositions concrètes, elle a su retenir l’attention de son auditoire.

La députée mauve a relevé que, suite à une question adressée au ministre de la Santé en 2007 concernant les statistiques sur le cancer du sein, ce dernier avait déclaré qu’il allait déposer les chiffres sur la table du Parlement. Mais à ce jour, déplore Françoise Labelle, rien n’est disponible à la librairie de l’Assemblée nationale.

De la même manière, les chiffres sur le cancer du col de l’utérus, promis par le ministre de la Santé en 2006, n’ont toujours pas été soumis à l’Assemblée nationale. «Je pense que ce n’est pas sérieux, surtout quand il s’agit de sujets aussi importants», souligne le membre de l’opposition.

Elle estime que le présent budget ne consacre pas assez de ressources à la détection de ces deux maladies et à l’aide accordée à ceux qui en souffrent. Elle fait le même constat en ce qu’il s’agit du diabète et du VIH-Sida, mettant l’accent sur la prévention. Elle a aussi fait un plaidoyer en faveur de l’introduction de l’éducation sexuelle à l’école.

D’ailleurs, le ministre de tutelle, Rajesh Jeetah qui est aussi intervenu en fin de séance a dit son appréciation du discours de l’élue mauve avant de se lancer dans un rappel, important sans aucun doute, des chiffres qu’il ne rate pas une occasion d’étaler. Ceux présents ont eu droit à un nouvel exposé du ministre sur la prévalence des maladies non-transmissibles et de la consommation immodérée de la cigarette et de l’alcool.

Les débats reprennent le 24 novembre après la Private Notice Question et autres questions inscrites au nom des membres de la Chambre.