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Les ambitions des malentendants

26 mars 2013, 13:38

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Les ambitions des malentendants

Grâce à un partenariat entre «The Society for the Welfare of the Deaf» et la Fondation Nouveau Regard du groupe CIEL, les élèves malentendants peuvent aujourd’hui poursuivre leurs études au secondaire. A l’image de Bibi Zynab Oderuth et Jason Laguette, reçus au certifi cat de Form III «prévocationnelle».

 

Travailler pour la MBC
 

Bibi Zynab Oderuth a un sourire qui ne passe pas inaperçu. Cette jeune fille pétillante de 18 ans rêve déjà d’une carrière à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Son journal télévisé préféré ne dure malheureusement que 5 minutes chaque semaine, le samedi à 19 h 20.
 

«Dommage que cette émission ne soit pas diffusée chaque jour. Je n’en rate aucune, car cela me permet d’apprendre de nouvelles expressions en langage des signes. Si je pouvais décrocher un stage à la MBC, je serais sur un petit nuage !» confie Bibi Zynab Oderuth, avec l’aide de l’interprète Danielle Ramos.
 

Danielle Ramos est interprète pour le journal télévisé de la MBC pour le public sourd et en même temps, enseignante à l’école des sourds de Beau-Bassin. Un modèle de réussite pour Bibi Zynab Oderuth. «Comme Danielle, j’aimerais aussi, en parallèle, travailler pour le développement de la langue des signes et l’enseigner à d’autres enfants».
 

Un choix sans doute motivé par les difficultés que Bibi Zynab Oderuth a elle-même rencontré quand elle était plus jeune. «Jusqu’en 4e, j’ai fréquenté une école normale à Pamplemousses, mais j’ai connu beaucoup de souffrances. La professeur parlait vite, je n’arrivais pas à suivre et elle me criait dessus… Ma mère voulait que je suive le cursus normal avec les enfants entendants, mais, elle a fini par chercher dans l’annuaire une association pour les sourds. J’ai eu la chance d’entrer à l’école spécialisée à Beau-Bassin», raconte Bibi Zynab Oderuth.
 

Encore aujourd’hui, à la maison, Bibi Zynab doit se concentrer pour lire sur les lèvres, car personne dans sa famille n’a appris à signer. «Mes parents ont insisté pour que j’obtienne le CPE. À la troisième tentative, j’ai réussi, c’était l’an dernier, j’avais alors 17 ans», précise Bibi Zynab. Mais la jeune fille n’a pas perdu son temps, elle a intégré le cycle préprofessionnel, tout juste ouvert à Beau-Bassin, il y a trois ans.
 

«Je me sens très bien ici, je n’aurais pas aimé partir dans un autre collège. J’aime beaucoup les cours professionnels, surtout la formation en graphisme proposée à l’école par l’entreprise Datamatics », souligne Bibi Zynab. «Dans quelque temps, nous allons commencer des cours de coiffure, je suis sûre que cela va me plaire également!» lance-t-elle.



Danielle Ramos : 27 ans au service de la cause

Danielle Ramos a franchi le portail de «The Society for the Welfare of the Deaf» en 1986 pour un stage, elle est aujourd’hui une des interprètes de l’école. «À l’époque, je voulais être enseignante pour la petite enfance et après mon stage ici, je ne suis jamais repartie ! Toute ma vie c’est cette école et elle m’a tout donné ! J’ai pu rencontrer des experts internationaux de la langue des signes et j’ai assisté à des formations à la Réunion et en Afrique du Sud. Aujourd’hui, je suis fière des élèves et impressionnée par les débuts très prometteurs du cursus «prévocationnel
 ». Avant, leurs études s’arrêtaient au CPE et les enfants n’avaient pas d’avenir professionnel. À présent, j’espère que des entreprises sauront leur donner leur chance, à l’image de KFC, qui a embauché sept élèves.»



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