Publicité

Le site de paiement en ligne Liberty Reserve accusé de blanchiment

30 mai 2013, 05:25

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le site de paiement en ligne Liberty Reserve accusé de blanchiment

A l'issue de ce qui pourrait être la plus vaste enquête internationale jamais menée en matière de blanchiment d'argent, la justice new-yorkaise a annoncé, mardi 28 mai, la mise en accusation de l'émetteur de monnaie numérique Liberty Reserve et de sept de ses responsables accusés d'avoir blanchi six milliards de dollars.

 

Créée en 2006, sise au Costa Rica, Liberty Reserve était une plate-forme de paiement électronique utilisant la monnaie numérique du même nom (LR), permettant à tout internaute d'envoyer de l'argent ou d'en recevoir, n'importe où dans le monde, en dehors de toute réglementation.

 

Cinq personnes ont été arrêtées vendredi en Espagne, au Costa Rica et à Brooklyn, et sept sont mises en accusation à New York, dont le fondateur de la plate-forme, Arthur Budovsky.

 

Elles sont accusées d'avoir dirigé un "programme de blanchiment de 6 milliards de dollars (...) Liberty Reserve aurait mené au moins cinquante-cinq millions de transactions illégales pour plus d'un million d'usagers à travers le monde", dont deux cent mille aux Etats-Unis, explique le procureur du district sud de New York,Preet Bharara, dans un communiqué.

 

Les transactions étaient "anonymes et impossibles à tracer", les identités n'étaient pas vérifiées, établit l'acte d'accusation, et "Liberty Reserve était devenue la plaque tournante financière de la cybercriminalité, facilitant un grand nombre d'activités criminelles en ligne, dont les fraudes à la carte bancaire, les vols d'identité, les investissements frauduleux, le piratage informatique, la pornographie infantile et les trafic de drogue".

 

Pour ajouter à l'opacité, les utilisateurs de la plate-forme ne pouvaient pas y virerdirectement des fonds, mais devaient passer par un "tiers", baptisé "changeur", selon l'acte de mise en accusation.

 

L'enquête, a poursuivi le procureur Preet Bharara, a impliqué les forces de l'ordre dans dix-sept pays. Les autorités ont également saisi cinq noms de domaine, celui de Liberty Reserve et de quatre sites "changeurs" contrôlés par certains des accusés. Quarante-cinq comptes bancaires ont également été saisis ou gelés.