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Le projet IRS Belle Rivière Estate à Bel Ombre fait polémique dans des journaux français

14 novembre 2010, 00:00

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Le projet IRS Belle Rivière Estate à Bel Ombre fait polémique dans des journaux français

Le développement immobilier Belle Rivière Estate à Bel-Ombre, récemment inauguré par le chef du gouvernement, est source de polémique en France. Deux publications parlent des liens amitiés entre l’un des promoteurs, l’ancien secrétaire d’Etat français aux Affaires étrangères, Renaud Muselier, et deux politiciens mauriciens.

Navin Ramgoolam a inauguré en grande pompe, le vendredi 5 novembre, le projet d’Integrated Resort Scheme (IRS) à Bel-Ombre. Baptisée Belle Rivière Estate, ce projet suscite toutefois une controverse en France depuis bientôt une semaine.
Le 3 novembre, Le Canard Enchaîné, journal satirique français a consacré un article au projet, se demandant si le député UMP Renaud Muselier n’avait pas usé de son influence pour obtenir des terres de l’Etat mauricien. Celui-ci était alors secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères sous le gouvernement dirigé par Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre de Jacques Chirac.

Pour le journal, cette affaire n’est ni plus ni moins qu’une évasion fiscale, le député de Marseille ayant décidé d’investir sous les tropiques en 2004, du temps où il était au gouvernement. Médecin de formation, il aurait jeté son dévolu sur 27 hectares de terres accolées à l’hôtel Le Sofitel So qui ouvrira ses portes en décembre.

Avec François-Michel Giocanti, beau-frère de la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, leur projet consiste à construire 34 villas grand luxe vendus à 2,2 millions d’euros pièce, soit la coquette somme de près de Rs 80 millions. Ce qui implique, pour Le Canard Enchaîné, que bon nombre de riches Français vont s’exiler à Maurice grâce aux conditions de l’IRS qui les soustrait à un impôt sur la fortune.

Le journal explique qu’en octobre 2004, Renaud Muselier vient rendre visite aux dirigeants politiques mauriciens alors qu’il est encore secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Deux mois plus tard, le groupe Accor, propriétaire des hôtels Sofitel, s’associe à la Société d’études, de recherches et de participations (Sorep) – groupe gérant une clinique à Marseille - dont le député est l’un des actionnaires.

Les deux achètent ainsi des terres à Bel-Ombre. Dans ce cas-ci, comme pour les planteurs de Riche-Terre, huit agriculteurs sont déplacés contre une compensation de Rs 3,9 millions.

Sur les 30 millions d’euros investis, les partenaires vont récupérer 80 millions. Au Canard, Renaud Muselier s’explique : «C’est super transparent, c’est légal. Lorsque j’ai engagé cette opération, je n’étais plus ministre. Je ne vois pas où il peut y avoir conflit d’intérêts.»

Le site d’information Bakchich revient sur l’affaire et parle de l’amitié, qui existe selon le site web, entre Renaud Muselier, Paul Bérenger et Joe Lesjongard, ancien ministre des Terres.

Le site explique également que le nom du projet « Belle Rivière » n’est pas si anodin. C’est celui d’une rue de Saint-Pierre-et-Miquelon libérée en 1941 par l’amiral Muselier, grand-père du député.

A Maurice, les promoteurs du projet - dont fait partie des notables mauriciens - indique que les travaux ont été initiés en 2006 au coût de Rs 1,8 milliards. 90% des villas ont déjà trouvé preneurs.

On notera une coincidence. La semaine dernière  l’ancien Preemier ministre français Jean-Pierre Raffarin, qui avait inclus Renaud Muselier dans son gouvernement était à Maurice. Il avait assisté à une séance parlementaire, mardi dernier. On ne sait s’il était parmi les invités à l’inauguration de Belle-Rivière Estate.