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L''agence française antidopage rallume l''incendie autour du Tour de France

8 octobre 2009, 00:00

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L''agence française antidopage rallume l''incendie autour du Tour de France

L''''Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) accuse l''Union cycliste internationale (UCI) de complaisance envers l''équipe du vainqueur, s''exposant à se retrouver marginalisée.

Après les bisbilles de l''an dernier, l''agence française et la fédération internationale s''étaient rabibochées au printemps au point de sceller leur réconciliation avec un accord de partenariat spécial sur le Tour de France 2009.

Mais cette Grande Boucle, sans l''ombre d''un contrôle positif pour la première fois depuis 2005, n''a pas été du goût de l''AFLD, qui a couché dans un rapport tous ce que ses préleveurs ont vu comme des dysfonctionnements, voire un traitement de faveur accordée à Astana, l''équipe d''Alberto Contador et de Lance Armstrong.

"Il faut que les fédérations internationales sachent que dans la lutte antidopage, il faut être rigoureux et transparent, sinon on a des doutes qui ne sont peut-être pas fondés mais qui sont justifiés", a déclaré mercredi Pierre Bordry, lors d''une conférence de presse.

Chaîne du froid pas toujours respectée au point de menacer la conservation des échantillons sanguins, manque d''accès à l''information sur les localisations de certains coureurs, et surtout délais allant jusqu''à une heure entre la désignation du coureur et le prélèvement, tels sont les grands reproches adressés à des "délégués de l''UCI qui n''étaient pas professionnels", selon M. Bordry.

Recherche de visibilité médiatique

"C''était surtout Astana. Pour les autres équipes, ce n''était pas aussi flagrant", a souligné Jean-Pierre Verdy, le directeur des contrôles de l''AFLD. "Le système était fait pour qu''il y ait du temps", a-t-il fait valoir. Or gagner du temps pour pouvoir diluer ses urines ou son sang, c''est précisément ce que faisait le coureur autrichien Bernard Kohl avant de se faire épingler l''an dernier pour dopage, comme il l''a raconté à l''AFLD.

Dès la réception du rapport lundi, l''UCI a rejeté point par point ces accusations - "totalement infondées" selon elle - et déploré que le partenariat avec l''AFLD "ait été miné par la recherche de visibilité médiatique de M. Bordry".

Car certaines des dernières sorties du président de l''AFLD, sorti de l''anonymat grâce au sept coureurs attrapés par l''agence sur le Tour de France 2008, ont eu l''art d''agacer quelque peu dans le petit milieu de la lutte antidopage où prudence et discrétion sont de mise.

En mars, l''AFLD annonçait que de la DHEA avait été retrouvée dans les cheveux de joueurs de football et de rugby français, laissant aux scientifiques plus tard le soin de préciser que de simples analyses capillaires ne permettaient pas de faire la part des choses entre dopage et DHEA produite naturellement par le corps.

Doutes sur le classement du TDF

Dix jours plus tard, l''AFLD instillait le doute sur le comportement de Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour, lors d''un contrôle inopiné sur la Côte d''Azur, avant de classer l''affaire un vendredi soir en pleines vacances de Pâques.

Puis en juillet, il accusait une première fois l''UCI de complaisance envers Astana, lors d''un contrôle le 11 juillet, ce que l''enquête de l''UCI réfute. Puis en pleine arrivée du Tour sur les Champs-Elysées, M. Bordry annonçait qu''une nouvelle vague d''analyses rétrospectives sur des échantillons du Tour précédent - la seconde en moins de dix mois - serait menée. Ces analyses, qui concernaient 17 coureurs, se sont soldés par des résultats négatifs.

Avec ces nouvelles accusations, l''agence française laisse le doute s''installer sur la crédibilité du classement du Tour de France. Mais aussi sur le travail du département antidopage de l''UCI, qui a attrapé plus d''une vingtaine de coureurs depuis le début de l''année.

Si l''UCI et l''AFLD se reprochent mutuellement leur manque de professionnalisme, ils s''entendent sur un point: ils ne travailleront plus ensemble.

(Source: AFP)