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La situation reste très tendue en Centrafrique

14 décembre 2013, 06:29

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La situation reste très tendue en Centrafrique

 

Une semaine après leur déploiement en Centrafrique, les soldats français ont du mal à rétablir le calme entre communautés, comme en témoigne une nouvelle tuerie entre miliciens chrétiens et musulmans, annoncée vendredi par les Nations unies.
 
Des membres d'une milice chrétienne "anti-balaka" ont tué 27 musulmans jeudi à Bohong, village situé à 75 km de Bouar, une localité de l'extrême Ouest centrafricain, selon le Bureau des droits de l'homme des Nations unies.
 
Depuis la prise du pouvoir en mars dernier par les rebelles musulmans de la Séléka, la Centrafrique est en proie au chaos.
 
"La situation est également tendue dans plusieurs localités et notamment à Bouca, Bossangoa et Bozoum, où se poursuit un cercle vicieux d'attaques et de représailles", poursuit l'Onu. "Nous condamnons toutes les agressions sur les lieux de culte et contre la liberté religieuse et appelons toutes les communautés à faire preuve de retenue."
 
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a mis en garde les responsables d'exactions et prévenu que "l'effusion de sang doit cesser".
 
"J'adresse un message clair à tous ceux qui commettent des atrocités et des crimes de guerre. Le monde vous regarde et vous demandera des comptes", a-t-il dit.
 
Par ailleurs, l'Union africaine a donné vendredi son feu vert à l'envoi de renforts en Centrafrique pour sa force multinationale d'interposition, la Misca, dont les effectifs vont passer de 2.500 à 6.000 hommes.
 
Dans ce contexte, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu auprès des 1.600 soldats français déployés dans le cadre de l'opération "Sangaris" et a rencontré les autorités locales.
 
Le ministre, qui s'est rendu à Bangui et dans la ville de Bossangoa, 300 km plus au nord, a reconnu que Paris ne s'attendait pas à l'ampleur des violences dans la capitale centrafricaine et pensait que le risque serait plus important dans les campagnes.
 
PILLAGES ET REPRÉSAILLES
 
La situation reste en effet précaire dans la capitale. Des heurts dans le quartier de Miskine (nord-ouest de Bangui), jeudi dans la nuit et vendredi matin, ont fait plusieurs morts, selon des témoins.
 
Les heurts ont commencé avec le pillage par des chrétiens d'un magasin de motos lié à la Séléka. Des représailles meurtrières ont suivi. L'armée française, appuyée par un hélicoptère, a pu rétablir le calme vendredi.
 
"La tension reste vive dans le quartier malgré la présence des Français", dit Chancella Cazalima, une étudiante.
 
A l'aéroport de Bangui, zone réputée la plus sûre de la capitale parce qu'elle abrite le quartier général des forces françaises, la peur reste palpable parmi les déplacés, éparpillés à ciel ouvert ou sous les carcasses d'avions abandonnés. Environ 30.000 personnes y sont réfugiées.
 
Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, a confirmé vendredi qu'il ne se présenterait pas aux prochaines élections, conformément à un accord politique signé en janvier.
 
"Nous mettrons en place, dans les prochains jours, l'autorité nationale de transition. Cette structure, qui est indépendante, est habilitée à organiser les élections", a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision France 24.
 
La France souhaite que les élections soient avancées à 2014. La période intérimaire était prévue à l'origine pour durer jusqu'en 2015.