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La SADC boucle son sommet annuel sans progresser sur les crises régionales

19 août 2012, 00:00

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La SADC boucle son sommet annuel sans progresser sur les crises régionales

La Communauté de développement d''''Afrique australe (SADC) a bouclé samedi à Maputo un sommet annuel largement consacré à Madagascar, sans vraiment avancer ni sur ce dossier ni sur les autres crises régionales.


Le communiqué final est resté très vague sur Madagascar, l''organisation régionale mandant son médiateur d''"intensifier le dialogue avec les principaux partis politiques malgaches afin de (...) prendre les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre entièrement et urgemment la feuille de route et créer un environnement favorable pour des élections libres et démocratiques".

Ladite feuille de route de sortie de crise a été signée en septembre par la majorité des parties politiques malgaches, mais le texte est ambigu.

Le ministre seychellois des Affaires étrangères Jean-Paul Adam a expliqué à l''AFP que l''équipe de médiation de la SADC avait préconisé que ni l''ancien président Marc Ravalomanana, ni l''actuel homme fort de la Grande Ile Andry Rajoelina, le président de la Transition, ne soient candidats à la prochaine présidentielle, dont le premier tour est prévu le 8 mai 2013.

"L''idée que les deux ne se présentent pas a été attentivement considérée par le sommet", a-t-il précisé.

L''intérêt de Madagascar en premier

"La SADC ne peut pas décider qui se présente dans une élection démocratique", a corrigé le secrétaire exécutif de l''organisation régionale, Tomaz Salomao, notant que la question du retour de M. Ravalomanana était "inconditionnelle", mais ajoutant qu''"ils doivent mettre l''intérêt de Madagascar en premier, pas les leurs".

"Les Nations Unies ont évalué que les risques d''affrontement étaient très élevés, mais ceci dit, l''ancien président ne pourra pas se présenter parce qu''il ne remplit pas les conditions nécessaires pour être candidat à la prochaine élection présidentielle", a expliqué Andry Rajoelina à l''AFP, demandant à son adversaire de faire "aussi un geste pour son pays".

"Ce qui prime pour moi, c''est d''instaurer une paix durable à Madagascar. Et je pourrais ne pas me présenter si c''est pour l''intérêt supérieur de la Nation", a-t-il ajouté.

Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud, veut rentrer pour se présenter à la présidentielle, mais Andry Rajoelina s''y oppose, mettant en avant des problèmes de sécurité publique et rappelant que son adversaire a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour son rôle dans la mort de 36 manifestants abattus par sa garde lors des émeutes qui l''ont emporté.

Le sommet de Maputo n''a pas progressé sur la situation au Zimbabwe, se contentant d''évoquer l''envoi à Harare de son "facilitateur", le président sud-africain Jacob Zuma, en cas de blocage entre le camp du président Robert Mugabe et celui du Premier ministre Morgan Tsvangirai.

Pas d''envoi de force en RDC

Concernant la crise dans l''est de la République démocratique du Congo (RDC), les dirigeants de la SADC ont mis directement en cause le Rwanda, qu''ils accusent, comme des ONG et l''ONU, de soutenir le mouvement rebelle M23, lequel a pris les armes contre les autorités en avril, obligeant quelque 250.000 personnes à fuir les combats.
Le communiqué final du sommet de la SADC -à laquelle appartient la RDC- ne fait en revanche pas la moindre référence à l''éventuel envoi d''une "force neutre" dans la région envisagé jeudi par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL).

Angola, RDC, Tanzanie et Zambie sont pourtant à la fois membre de la CIRGL et de la SADC.

Le Mozambique a pris à l''Angola la présidence tournante de la SADC lors du sommet de Maputo. Il sera remplacé en août 2013 par le Malawi.

La Namibie a de son côté remplacé samedi la Zambie au sein de la "Troïka", l''organisme de sécurité et de défense de l''organisation régionale, également constituée de la Tanzanie et de l''Afrique du Sud.


(Source : AFP)