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La Réunion : Vers une "structuration" des indignés péi ?

19 mars 2012, 00:00

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La Réunion : Vers une "structuration" des indignés péi ?

Depuis le début des manifestations contre la vie chère à la Réunion, les "indignés péi" ou les "gouttes d''''eau", ont fait leur apparition aux quatre coins de notre île. Des mouvements spontanés qui ont tous un point commun, aucune véritable structuration.


Quand un mouvement se réunit à Saint-Benoit, il ne se réunit pas à Saint-Denis ou vice-versa. C''est dans cette optique, qu''une jeune association "Allons rouv nout zié" a vu le jour dans l''Est de l''île et souhaite "structurer" le mouvement des indignés.

Se réunir tous pour continuer le mouvement, tel est l''objectif principal de l''association. A travers cette revendication, elle a appelé l''ensemble des mouvements à se structurer en association avec des représentants. Un objectif nécessaire pour "poursuivre la mobilisation", souligne le Journal de l’île de la Réunion. Dimanche, ils étaient une vingtaine à s''être réunis dans les jardins du Colosse. Tous sont unanimes pour critiquer les mesures qui ont été prises récemment, comme la baisse du carburant et celle des 60 produits solidaires.

Des indignés qui souhaitent une "réforme en profondeur de la société réunionnaise", explique Noël Leste, présidente de l''association Allons rouv nout zié. Le combat ne fait que continuer…

Par ailleurs, Ti gout do lo, un groupe de citoyens qui lutte contre la vie chère à La Réunion,  se rassemble tous les soirs sur le front de mer de Saint-Pierre, vers 19h00, au boulodrome de Ravine Blanche. Il déroute plusieurs fois par semaine les clients du Jumbo Score à proximité du quartier populaire Ravine Blanche. "La population soutient cette action si bien que ce vendredi 16 mars au soir, le parking était quasi vide", explique un membre du mouvement.

"Même si la presse réunionnaise ne fait plus écho des rassemblements pacifiques, voire désinforme la population, les mouvements n''ont jamais cessé contre les prix pratiqués en grande surface", affirme celui-ci. A Saint-Pierre, plusieurs actions collectives ont d''ailleurs eu lieu ces dernières semaines pour sensibiliser la population et impacter les prix des grandes surfaces.

Autre action contre la vie chère, celle du Front de Gauche pour  dénoncer la « supercherie du Conseil général". Ainsi, ils étaient une trentaine à avoir tenté de sensibiliser les consommateurs devant l''hypermarché U de Saint-Pierre samedi  matin. Les prises de parole se sont faites tour à tour pendant plus d''une heure. Pas de réelle gêne occasionnée aux nombreux consommateurs entrant dans la grande surface mais un espace de réflexion façon tribun.

La première réflexion qui vient à l''esprit de Pascal Basse, responsable de la coordination du Front de Gauche dans le sud, est de flinguer "les réductions de prix sur les produits solidaires financées par l''argent des contribuables (…). Nous voulons dénoncer la supercherie du Conseil général", poursuit-il.

Au-delà de la critique, le Front de Gauche alarme l''Etat, et plus exactement le Préfet, sur son rôle moteur quant à la formation des prix à la Réunion.

L''autre idée qui a été ressuscitée au lendemain des émeutes de février et qui continue de faire son chemin chez les membres du Front de Gauche, celle de la réévaluation du Smic. "Nous voulons une augmentation de 200 euros du Smic dès le lendemain de la présidentielle" affirme Pascal Basse. "200 euros, ça représente le dernier caddie qu''il manque aux familles à partir du 20 du mois" affirme-t-il a titre d''illustration.

Du fait de l''effet ciseau mécanique de l''offre et de la demande à cause de l''augmentation de la population mondiale qui rendra nos produits encore plus chers demain, il évoque la piste d''une "redéfinition de nos approvisionnements" comme solution. Le "produire local" est une nouvelle fois porté en estime, tous partis confondus d''ailleurs."Il faut échanger davantage avec les pays de la zone sud océan Indien. De plus, moins on transportera, moins on polluera" ajoute-t-il avant d''appeler l''Etat à lutter face à cette "vague de libéralisme".


Source : Zinfos974.