Jeudi prochain 27 janvier, le préfet réunit un nouveau comité sécheresse. Si la pluie ne tombe pas massivement d’ici là, le monde économique pourrait être à son tour victime de mesures de restriction d’eau, surtout les entreprises qui en consomment beaucoup.

"On sait bien que certains secteurs d’activité ont absolument besoin d’eau pour fonctionner. Et on ne veut mettre aucune entreprise en péril. C’est en ce sens qu’a été rédigé l’arrêté orchestrant les restrictions d’eau", assure Jean-Noël Garnier. Le conseiller du responsable de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) a été choisi par le préfet pour chapeauter le comité sécheresse. L’homme a contribué à rédiger le fameux arrêté qui prévoit pour l’instant d’épargner la plupart des professionnels de la Réunion. Mais pour combien de temps ?

Jean-Noël Garnier le concède lui-même : "Si la situation ne s’améliore pas. Nous serons obligés de ne plus nous cantonner aux particuliers et d’élargir les mesures de restrictions aux professionnels. Je ne peux pas augurer de ce qui va se passer d’ici le 27 janvier (date du prochain comité) mais les prévisions météo ne semblent pas favorables. Surtout dans le sud de l’île".

Le préfet a ordonné la création de cellules de veille chargées de remonter les informations concernant les répercussions de la sécheresse sur tout le tissu économique réunionnais. Vendredi, les représentants de l’Etat ont rencontré ceux de l’industrie dans l’île. Il a été demandé à chacun de faire le maximum d’efforts pour économiser l’eau. Pour l’instant, aucune entreprise du secteur agricole, industriel ou touristique ne doit couper le robinet. Mais la menace pèse. Et certains tremblent encore plus que d’autres car, sans eau, ils ferment boutique. Notamment les parcs aquatiques, qui sont actuellement en pleine saison haute.

Les planteurs eux aussi sont très inquiets. Ils ont appelé le cabinet du préfet à de multiples reprises ces derniers jours pour dire qu’ils ne pouvaient pas se permettre de ne pas arroser en journée (comme le préconise l’arrêté). Vu la chaleur et le manque de pluie qui règnent dans toute l’île, et particulièrement dans le sud, les plantations ont besoin d’eau en continu jour et nuit. Toutes les parcelles qui ne sont pas irriguées se meurent déjà. L’interdiction totale d’arroser anéantirait le secteur agricole en entier. Mais, ainsi que l’explique Jean-Noël Garnier : "On n’a pas le choix. Si la situation continue d’empirer. Il faut que l’on songe à préserver la ressource en eau pour pouvoir continuer à répondre à la consommation humaine qui est notre priorité absolue". La question pourrait en effet bientôt se poser en ces termes.