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La Réunion : les agriculteurs réclament la déclaration de catastrophe naturelle

13 janvier 2011, 00:00

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La Chambre d’agriculture et les syndicats agricoles  réclament des mesures d’urgence dont la déclaration de catastrophe naturelle.

Lors d’une réunion mercredi à la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (DAAF), la Chambre d’agriculture et les syndicats agricoles ont parlé  de « conséquences désastreuses pour ce secteur”.  Ces associations affirment  que les agriculteurs réunionnais ont déjà payé un lourd tribut à la sécheresse et que le pire est encore à venir.

La Chambre d’agriculture a dressé un bilan filière par filière. Elle estime que 7 500 ha de cannes entre Saint-Paul et Saint-Philippe ont été affectés par la sécheresse. Evaporation des engrais faute de pluies, dessèchement des jeunes pousses en zones non irriguées, et surcoûts dus à la nécessité d’arroser davantage en zones irriguées font que les planteurs connaissent de grandes difficultés.

Entre 150 et 200 ha d’agrumes avec des pertes estimées dans une fourchette de 25% à 30% sont touchés sur Petite-Ile et Saint-Pierre. Cinquante hectares d’ananas sont en péril sur la zone de Bérive, Grand Tampon et Mont-Vert. 50 à 60 hectares de bananeraies à Saint-Joseph et des parcelles de palmistes à Saint-Joseph et Saint-Philippe souffrent du manque d’eau.

Confrontés à une hausse du prix de l’aliment concentré en 2008, puis à une surproduction l’année suivante, les éleveurs de la Plaine-des-Cafres, des hauts du Sud et de l’Ouest ont vu diminuer de 35% leur production fourragère depuis septembre, début de la sécheresse. Face à cette situation, la Chambre d’agriculture et les syndicats professionnels réclament donc des mesures d’urgence.

Ils demandent que pour le dernier trimestre 2010 les fermiers gestionnaires de l’eau à usage agricole maintiennent un prix de base sans tranche supplémentaire. Ils attendent du Département une aide pour le financement de 300 kg/ha d’azote pour les planteurs de cannes, les éleveurs et les producteurs de fruits et de légumes en plein champ. Ils souhaiteraient un versement anticipé de l’aide à la production et de la recette bagasse aux planteurs de cannes. Ils réclament le classement d’une bonne partie de l’île en zone de catastrophe naturelle et l’instauration d’un revenu complémentaire.

Tout en reconnaissant le caractère préoccupant de la situation, Michel Sinoir, directeur de la DAAF,  n’estime pas qu’elle impose dans l’immédiat le recours à des mesures aussi lourdes que le déclenchement du processus de catastrophe naturelle pour une partie importante de la Réunion.

C’est prématuré, souligne Michel Sinoir. Dans le cadre de cette réunion, nous avons convenu de la mise en place d’un comité de vigilance qui associera la DAAF, la Chambre d’agriculture et le conseil général. Il aura pour mission de faire remonter les difficultés rencontrées par les agriculteurs. La sécheresse est un phénomène évolutif. Il n’est pas impossible qu’il se mette à pleuvoir de manière abondante. Il est encore trop tôt pour mettre en place un dispositif d’aides. Nous le ferons dès que la situation l’exigera.”

La DAAF s’est cependant engagée à réaliser le versement de l’aide à la production pour les planteurs dans les meilleurs délais.

A noter que le Comité sécheresse se réunira ce jeudi   après-midi, à la préfecture.

Source : Le Journal de l’Ile de La Réunion/ 13 janvier 2011.