Publicité

La Réunion : Le surf en péril

25 juillet 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Réunion : Le surf en péril

Les écoles de surf, déjà sérieusement ébranlées par la mauvaise série de 2011, voient leur avenir s’assombrir un peu plus après le nouveau drame de lundi (un jeune surfeur a été tué par un requi).  La discipline peut-elle s’en remettre ?

Six attaques de requin en treize mois, dont trois mortelles sur les spots de surf les plus fréquentés de la côte Ouest. Un coup dur sans précédent pour une activité à la popularité croissante.

"Evitez les vagues de l’Ouest"

Roches-Noires, Boucan-Canot et maintenant Trois-Bassins, les trois sites privilégiés pour l’apprentissage de la glisse sont désormais sur liste noire. Trois zones qui concentraient l’essentiel de l’activité. Depuis les attaques de Saint-Gilles, les écoles s’étaient repliées vers Trois-Bassins et Saint-Leu. "On commençait tout juste à retrouver la confiance des parents, témoigne l’éducateur Ludovic Villedieu, qui enseigne la discipline depuis 16 ans à Trois-Bassins. Là, c’est cuit. Plus question de reprendre les cours ici".

Quelles alternatives ? La gauche de Saint-Leu n’est pas à la portée de tous les niveaux. Les licenciés du pôle espoir s’y entraînent régulièrement mais le site est loin d’être idéal pour les débutants ou les pratiquants occasionnels. Même constat pour le spot de l’Etang-Salé, plutôt réservé à des initiés. Trois-Bassins, par son accessibilité et la variété de ses vagues, était jusqu’ici le lieu phare pour une pratique de loisirs. On y évoluait en famille, on y croisait autant de surfeurs en herbe que de seniors. Où ces passionnés iront-ils désormais ?

Une désaffection prolongée

Le retentissement de cette nouvelle attaque risque d’entraîner une désaffection prolongée du spot. "Le surf, c’est fini. Il ne faut plus surfer, c’est trop aléatoire", a lâché le bobyboarder et sauveteur de Saint-Paul, Olivier Marimoutou, lundi soir, sur les lieux du drame. Une mise en garde relayée par le champion du monde de bodyboard, Amaury Laverhne. "Je ne conseille à personne de surfer sur la côte Ouest. Même à Saint-Leu, il faut faire attention. Tant que les autorités ne prennent pas des mesures concrètes, il faudra s’abstenir".

Un discours qui trouve écho sur le terrain. A Boucan-Canot, un an après l’accident fatal à Mathieu Schiller, le spot est toujours désert. Même en dehors des heures de surveillance des MNS, ils ne sont qu’une poignée à s’aventurer sur le shorebreak. L’émulation ne joue plus. Le risque potentiel a marqué les esprits.

Vincent Boyer/Le Journal de l’île de la Réunion