D’ici 10 ans, l’île de la Réunion comptera 347 400 ménages. Mais la composition des familles évolue : les personnes vivant seules seront majoritaires en 2020. La construction de 7 000 logements par an sera nécessaire pour loger ces nouveaux ménages.

Mercredi, l’Insee, en collaboration avec la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), a présenté sa nouvelle étude sur la projection des ménages réunionnais en 2020, intitulée “Des ménages plus petits et plus nombreux”. Il en ressort que dans 10 ans, la Réunion comptera 347 400 ménages, soit 80 000 de plus qu’actuellement (+2% par an). En 30 ans, le nombre de ménages réunionnais aura donc doublé.

Dans le même temps, la taille des ménages diminuera, passant de 3,8 personnes à 2,6 en moyenne, notamment à cause du vieillissement de la population et des changements de modes de vie (célibat, couple, famille monoparentale…). Alors qu’en 1990, le modèle familial réunionnais était le couple avec enfants, en 2020, les personnes vivant seules seront les plus nombreuses et représenteront quasiment 100 000 personnes, soit 30% de la population.

Les couples avec enfants formeront un quart de la population, devant les couples sans enfant et les familles monoparentales. À la Réunion, le nombre de familles monoparentales est important (un ménage sur cinq). Dans 90% des cas, il s’agit d’une mère avec enfant(s). La Réunion se rapprochera ainsi de la métropole ( La France, ndlr) d’aujourd’hui où 33% des ménages sont composés d’une seule personne.

A la Réunion, plus de la moitié des personnes seules supplémentaires auront plus de 60 ans et deux tiers d’entre elles seront des femmes. D’un point de vue géographique, c’est la microrégion Nord qui accueillera le plus grand nombre de ménages, soit 21 800 supplémentaires dont un tiers seront des personnes seules. Les moins de 25 ans seront nombreux à venir habiter le nord de l’île.

 L’Ouest attire aussi les Réunionnais : cette microrégion rassemblera 83 200 ménages dans 10 ans. Un sur trois sera une famille avec enfants. La Communauté d’agglomération du Sud verra son nombre de ménages augmenter de 34% : c’est la zone la plus dynamique. L’Est reste la zone la moins attractive (46 800 ménages en 2020).

Le défi principal pour les communautés d’agglomérations sera d’arriver à loger ces ménages supplémentaires. Pour cela, on estime que la Réunion a besoin de 91 166 logements supplémentaires d’ici 10 ans (soit 386 000 logements au total), au rythme de 7 000 logements neufs par an. Ainsi, la Cinor devra en construire plus de 26 000, le TCO plus de 21 000 et la Civis environ 17 000. Sachant que 70% des ménages réunionnais peuvent prétendre à un logement social, il faudrait construire 5 000 logements neufs tous les ans d’ici 2020 pour arriver à satisfaire tout le monde.

 Le SAR (schéma d’aménagement régional) préconise aussi 40% de logements sociaux dans chaque ville. Bien que certaines municipalités soient déjà au-delà de ce seuil, c’est loin d’être le cas pour plusieurs communes de l’île.

(Le Journal de l’île de la Réunion, 30 juin 2011.)