Une nouvelle attaque de requin a eu lieu vendredi, cette fois-ci dans l’Est, à Sainte-Rose. C’est un plongeur saint-joséphois qui a été blessé au pied gauche par un squale, ayant arraché sa palme. Il  a été transporté à l’Anse-des-Cascades où les pompiers l’ont pris en charge et emmené à l’hôpital de Saint-Benoît, où il a subi une intervention chirurgicale.Reportage.(Photo : L’alerte a été donnée vendredi à la mi-journée.)

Jean-Paul Delaunay a frôlé la mort vendredi aux alentours de midi. Ce Saint-Joséphois âgé de 42 ans est parti à bord d’un Zodiac au large de Bois-Blanc, à Sainte-Rose, en compagnie de son frère Nano et de deux autres dalons plongeurs en apnée, amateurs de pêche sous-marine. L’un d’eux, Ghislain Mussard raconte l’accident : "Nous étions tous les quatre sous l’eau, à peu près à 50m du rivage. Jean-Paul était à une quinzaine de mètres de moi. Quand nous sommes remontés en surface, il s’est plaint d’avoir vu un requin et d’avoir été attaqué. Après l’avoir remonté rapidement à bord du Zodiac, nous avons constaté qu’il avait été mordu au pied gauche. Il avait perdu sa palme, vraisemblablement arrachée ou déchiquetée par le squale. Il y avait une grosse entaille au niveau de son gros orteil qui saignait beaucoup".

Personne n’a vu le requin

Coup de chance : l’un des 4 plongeurs est médecin. Il a réussi à stopper l’hémorragie durant le trajet, d’environ 1 km, entre le lieu de l’attaque et la terre ferme. Ils ont foncé à toute vitesse à l’Anse-des-Cascades et se sont empressés d’accoster le Zodiac à cet endroit, accessible au véhicule des pompiers qui ont tout de suite pris en charge le blessé.

M. Delaunay est sous le choc, il a perdu du sang mais reste conscient, durant son opération de transfert depuis le Zodiac jusque dans le véhicule des pompiers de Sainte-Rose. Les secours se sont déroulés sous les yeux des pique-niqueurs et des gendarmes dont l’adjudant-chef Guignier récemment nommé commandant de la brigade de Sainte-Rose. Le plongeur blessé a été transporté au GHER (Groupement hospitalier Est Réunion) à Saint-Benoît où "il a subi une intervention chirurgicale", selon une source médicale.

Aucun des trois autres plongeurs n’a vu le requin ayant attaqué leur ami : "On ignore si c’était un petit ou un gros requin. Jean-Paul est le seul à l’avoir vu" rapporte Ghislain, sous le choc. On sait par ailleurs que M. Delaunay et ses camarades sont des habitués de la mer : "Nous faisons de la plongée sous-marine pratiquement tous les week-ends, un peu partout autour de l’île. On n’a jamais été attaqués. C’est la toute première fois que ça nous arrive".

Mare aux requins

De même, de mémoire de Sainte-Rosien, aucune autre attaque de requin n’a été signalée sur cette zone. "Il y a 10/15 ans de cela, des amateurs de pêche sous-marine ont signalé la présence de requins attirés par le sang des poissons "piqués" (NDLR : harponnés). Mais il n’y a jamais eu d’attaque proprement dite ici" répond le maire Bruno Mamindy-Pajany qui rappelle aussi le "miracle" de deux touristes belges emportés dans l’océan par les courants d’une ravine en crue à Sainte-Rose en novembre 2006?: "L’un d’eux a été retrouvé vivant à Saint-Benoît après avoir dérivé durant 18 heures dans la mer, sans avoir été attaqué par le moindre requin".

Richard, un Sainte-Rosien, ayant assisté aux opérations de secours à l’Anse-des-Cascades vendredi, pour sa part, a rappelé que "les requins ont toujours existé à Sainte-Rose, d’où le nom du quartier "Marocain" qui vient de... Mare aux requins"