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La Réunion : 1000 emplois supprimés dans la filière auto-moto

10 janvier 2011, 00:00

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La Réunion : 1000 emplois supprimés dans la filière auto-moto

2011 pire que 2010 ? C’est déjà ce que craint la branche auto/moto de la CGTR qui estime que la filière a perdu plus de 800 emplois en 2010. Elle dénonce les graves erreurs de gestion des groupes locaux et appelle à la mobilisation pour une augmentation des salaires.

Quand s’arrêtera l’hémorragie dans le secteur automobile ? Pas en 2011, croit déjà savoir la CGTR. “Le pire est devant nous, affirme Jacques Bhugon, le secrétaire général de la CGTR auto/moto. La saignée va continuer”.

Selon les estimations de son syndicat, la filière aurait perdu plus de 800 emplois en 2010 et représenterait aujourd’hui moins de 6 000 emplois. De nombreux licenciements ont eu lieu dans les petites entreprises mais aussi dans de grands groupes comme chez Caillé et Foucque. Ce dernier est passé d’environ 550 personnes il y a quelques années à 350 à la fin 2010.

Jacques Bhugon dénonce d’ailleurs “la mauvaise gestion et le manque d’anticipation” de ces deux poids lourds de l’économie réunionnaise. Le pire, selon lui, est la non-utilisation de fonds qui auraient permis à des entreprises de traverser la crise. “Le CNPA (ndlr, le conseil des professionnels de l’automobile) présidé par Frédéric Foucque n’a pas demandé l’extension aux Dom d’une enveloppe de 20 millions d’euros pour les entreprises en difficulté. Même chose pour les sociétés de moins de 50 salariés. Je ne connais aucune entreprise qui a fait appel au fond de 100 000 euros qui leur était dédié”, dénonce Jacques Bhugon.

Quant au rachat probable de Foucque par le groupe CFAO, celui-ci anticipe environ 80 licenciements. “Ils ont l’intention de continuer le dégraissage. Des services comme la préparation des véhicules ou la comptabilité seront mutualisés.”

Ces difficultés dans le secteur automobile devraient amener la CGTR à saisir dans les prochains jours la préfecture afin de demander la mise en place d’une cellule de crise équivalente à celle développée pour le BTP (Bâtiments et Travaux Publics).

“Des personnes licenciées vont se retrouver en situation de surendettement. Il faut aider celles qui souhaitent se réinsérer voire se réorienter”.

Reste le chantier de l’année : l’augmentation de salaire. En 2010, les accords de branche n’ont octroyé aucune augmentation de salaire. Les négociations annuelles devraient commencer dès février ou mars selon les secteurs. Jacques Bhugon incite les salariés à se mobiliser sur ce sujet.

(Le Journal de l’Ile de La Réunion/ 8 janvier 2011)

 

(Photo: Les dirigeants de la CGTR lors d’une conférence de presse.)