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La Réunion-économie : Le Rhum Charrette divise

11 février 2011, 00:00

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La Réunion-économie : Le Rhum Charrette divise

À la suite du rachat du pôle spiritueux de Quartier Français par la compagnie La Martiniquaise, les planteurs demandent le partage équitable du soutien financier annuel accordé par l’Union européenne aux producteurs de rhum.

Voilà bien une conséquence inattendue du projet de rachat du pôle spiritueux de Quartier Français (Rhum Charrette) par la Martiniquaise. Depuis mardi, date de l’annonce du rachat, les planteurs de cannes de la Réunion sont en colère. Non pas qu’ils contestent ce rachat, mais suite à cette opération, les agriculteurs ont fait une surprenante découverte. “En nous intéressant au rachat du pôle spiritueux réunionnais de Tereos, nous avons découvert que l’Union européenne accordait un soutien annuel de 13,744 millions d’euros sous forme de taux d’accose réduite aux producteurs de rhums de l’île. Pour profiter de cette somme, ces derniers n’ont qu’une seule condition à remplir : ils doivent obligatoirement utiliser de la mélasse produite localement”, explique Jean-Yves Minatchy, le président de la Chambre d’agriculture.

C’est donc cette situation qui a fait bondir les agriculteurs. “Lors de la signature de la convention canne, l’ensemble des acteurs de la filière était d’accord pour un partage à raison de 2/3 sur les recettes des matières premières et 1/3 pour les produits transformés. Dans le cas présent, les producteurs de rhum sont les seuls à profiter d’une subvention indirecte”, dénonce Jean-Yves Minatchy.

 La pilule serait d’autant plus difficile à avaler que, selon le président de la Chambre verte, “Tereos n’a rien fait pour avertir les agriculteurs de ce soutien de l’Union Européenne”. Or, selon les agriculteurs, “l’article 24 de la convention canne fixe pourtant une clause de rendez-vous en 2011 en cas de situation nouvelle”.

Face à cette situation qu’ils jugent “inacceptable, les planteurs de canne demandent donc “un partage équitable des recettes”. Un partage qui n’a rien d’un caprice selon Jean-Yves Minatchy. Le président de la Chambre verte rappelle en effet que “l’article 10 de la convention canne, signée en 2006 par l’ensemble des acteurs de la filière, prévoit une amélioration de la prime production en cas de valeur supplémentaire”. Les planteurs de canne ont donc inscrit cette question à l’ordre du jour de la réunion de la commission mixte paritaire qui s’est tenue jeudi (10 février). “Les responsables de Tereos ont assuré qu’ils étaient ouverts à la discussion et qu’ils étaient prêts à entamer des négociations”, se félicitait Jean-Yves Minatchy. Une première victoire donc pour le président de la chambre d’agriculture.

Le Journal de l’île de La Réunion

 

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