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La réduction de la population de la grosse chauve-souris sérieusement envisagée

3 mai 2012, 00:00

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La réduction de la population de la grosse chauve-souris sérieusement envisagée

Le gouvernement a eu recours à une série d’initiatives qui, à terme, devraient lui donner des arguments irréfutables pour mettre en place son projet de réduction de la population de chauves-souris.

La cohabitation entre la population et de la grosse chauve-souris, Pteropus niger, une espèce endémique, donc unique, à Maurice et à La Réunion semble amorcer une courbe de non-retour pour ce qui est la réduction du nombre de chauves-souris.

Le conseil des ministres a avalisé la mise en route de la prochaine étape de son programme de contrôle qui devrait, à terme, lui permettre de réduire la population des chauves-souris à Maurice. Sera mené parallèlement, un programme de réduction de la population des corbeaux. Coût du projet, Rs 1, 2 millions.

Deux experts arrivent incessamment à Maurice dans le cadre d’une demande de révision du statut actuel du mammifère, qui fait de lui une espèce protégée.

Et pour cause. La population de la grosse chauve-souris n’a cessé d’augmenter depuis les années 80. Elle est passée de 10 000 à 56 000 en 2011, selon les statistiques fournies par le National Parks & Conservation Service (NPCS).

Pour y parvenir, il est important pour l’Etat mauricien de disposer de deux outils indispensables. D’abord, l’obtention de la révision du statut actuel du mammifère en tant qu’espèce endémique est sur la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elle doit, en conséquence, être protégée et conservée.

L’UICN est une organisation non-gouvernementale chargée d’influencer, d’encourager et d’assister dans le domaine de la conservation, de l’intégrité et de la diversité de la nature. La demande déjà soumise à l’UICN a débouché sur la venue imminente de deux représentants de l’UICN, le Pr Paul A. Racey vice-président de l’UICN et Tony Hutson, représentant du Red List Authority of the Bat Specialist Group. C’est sur leur recommandation que l’UICN fera part de sa décision au gouvernement mauricien.

L’Etat devrait ensuite s’assurer qu’il dispose de l’encadrement légal approprié devant rendre possible le recours à une réduction volontaire de la population de la grosse chauve-souris.

Des amendements à la Wildlife and National Parks Act vont lui permettre d’y parvenir. Ces amendements auront pour but d’autoriser l’abattage de toute espèce de faune sur une période déterminée au cas où son comportement et son mode de vie sont devenus une véritable nuisance pour la population.

Dans ce domaine, les faits ne jouent pas en faveur des chauves-souris. En 2009, que les pertes ont été estimées à Rs 40 M pour les letchis, Rs 8 M pour les mangues et Rs 16 M pour les longanes. La récolte des letchis a été affectée à 50 % et les autorités craignent que les dégâts causés par les chauves-souris n’atteignent les 100 % dans certaines régions.

En 2011, souligne un document émanant du ministère de l’Agro industrie, les mammifères ont endommagé pas moins de 40 % de la récolte de mangues.

Le coût financier des dégâts provoqués par les chauves-souris est de Rs 1.92 millions. Car leur comportement à risques a nécessité la mise en place d’un plan de prévention qui a consisté à subventionner l’achat de filets pour la protection des arbres fruitiers.

Un autre contre-temps attend la population de la grosse chauve-souris. Les autorités mauriciennes utiliseront l’arme biologique pour la réduire. Les résultats d’un projet pilote de réduction par voie de stérilisation ont été concluants. D’autres essais sont en cours. Ils devront permettre de peaufiner les possibilités de réussite de l’opération.

Une autre initiative viendra affaiblir la liberté de circulation sans contraintes dont ces mammifères ont joui jusqu’ici. Une étude sera mise en route pour déterminer si la grosse chauve-souris est exempte de maladies. Elle sera menée conjointement par le NPCS, le Field Museum of Natural History à Chicago (Etats-Unis), l’Association Vahatra (Madagascar) et le Centre de Recherches et de Veille sur les maladies émergentes dans l’Océan Indien (Réunion). Les scientifiques auront recours également à des tests ADN pour l’obtention des résultats pointus.