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La Libye prépare la première passation pacifique du pouvoir de son histoire

8 août 2012, 00:00

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La Libye prépare la première passation pacifique du pouvoir de son histoire

Le Conseil national de transition libyen (CNT) s''apprête à remettre ce mercredi le pouvoir à une assemblée issue des élections du 7 juillet, au cours d''une cérémonie symbolique qui marquera la première transition pacifique du pouvoir dans l''histoire moderne du pays.


Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil (photo), doit remettre symboliquement le pouvoir au doyen des 200 membres du Congrès général national (CGN) élus il y a un mois lors du premier scrutin libre en Libye.

Ramadan oblige, la cérémonie qui devrait durer deux heures est prévue très tard mercredi soir dans une luxueuse salle de conférence d''un hôtel de la capitale libyenne, où siègera désormais le CGN.

Une salle a été aménagée au deuxième étage de cet hôtel pour abriter les débats de l''assemblée qui devrait entamer officiellement ses travaux samedi ou dimanche, selon un membre du CNT.

Le CGN sera chargé de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT, qui devrait être dissous lors de la première session du Congrès. Il devra conduire le pays à de nouvelles élections sur la base d''une nouvelle Constitution.

Les membres du Congrès, qui ont commencé à converger vers la capitale, ont tenu lundi soir une réunion informelle au cours de laquelle ils se sont mis d''accord sur la nécessité d''élire un président et deux vice-présidents de l''assemblée d''ici une semaine, selon Salah Jaouda, élu indépendant venu de la ville de Benghazi (est).

Un comité devrait être par ailleurs choisi pour rédiger le règlement intérieur du CGN, a ajouté M. Jaouda.
Au cours de cette réunion, plusieurs noms ont été proposés pour la présidence de l''assemblée, notamment ceux d''éminents opposants à l''ancien régime kadhafiste, tels que Mohamed al-Megarief ou Idriss Abou Fayed, selon un des élus, Hussein al-Ansari.

Le Congrès général national est issu des élections historiques du 7 juillet, qui avaient été saluées par la communauté internationale.

L''Alliance des forces nationales (AFN), une coalition de plus de 40 petits partis libéraux menée par des architectes de la révolte de 2011 contre le colonel Kadhafi, détient 39 sièges sur les 80 réservés à des partis politiques.


Le Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, est la deuxième formation politique du Congrès avec 17 sièges.

Les 120 sièges restants ont été attribués à des candidats indépendants aux allégeances et convictions encore floues mais qui sont très courtisés par les partis.

M. Jaouda a écarté qu''un nouveau gouvernement soit nommé avant la fête de l''Aid al-Fitr qui marque la fin du mois de jeûne de Ramadan, prévue dans deux semaines. "C''est prématuré d''en discuter maintenant", a-t-il dit à l''AFP.
Le CNT actuellement au pouvoir était l''organe politique de la rébellion qui a fait tomber le régime de Mouammar Kadhafi, avant de prendre officiellement la tête du pays avec la chute de Kadhafi, tué en octobre dernier à l''issue d''un conflit meurtrier de huit mois.

Il a conduit une période de transition mouvementée marquée par des violences, après son échec à intégrer ou désarmer les ex-rebelles ayant combattu le régime de Kadhafi, et s''étant organisés par la suite en milices lourdement armées qui font la loi dans le pays.

La cérémonie de transfert de pouvoir devrait être entourée de mesures de sécurité exceptionnelles, après une escalade de la violence dans plusieurs régions ces derniers jours.

Lundi, le CNT avait indiqué que trois hommes soupçonnés de préparer des attentats à la bombe avaient été tués au cours d''une opération des forces de l''ordre près de Tripoli, au lendemain de l''explosion d''une voiture piégée dans le centre de la capitale.

La résidence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Misrata (ouest) a été par ailleurs la cible d''une attaque à l''arme lourde perpétrée par des inconnus, tandis que sept membres du Croissant-Rouge iranien ont été enlevés mardi dernier à Benghazi (est), où ils sont détenus et interrogés par une milice locale.


Imed LAMLOUM
(Source : AFP)