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La langue créole permettra d’améliorer le système éducatif, estiment des sociolinguistes

2 mars 2012, 00:00

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La langue créole permettra d’améliorer le système éducatif, estiment des sociolinguistes

Réflexion autour de la langue créole. C’est autour de ce thème que le magazine Ayo Culture de la société de billetterie Otayo a tenu, ce jeudi 1er mars à Belle-Rose, un forum débat. Les différents intervenants sont revenus sur le combat mené pour l’introduction de cette langue dans les écoles, et sont d’avis que cette langue aura un rôle clef à jouer dans le système éducatif.

« Le créole sera décisif pour le progrès de notre système éducatif. » C’est l’avis exprimé par Nita Rughoonundun, responsable de la Mauritian Kreol Unit du Mauritius Institute of Education (MIE). Cette dernière considère que le système éducatif comprend toujours certaines failles, notamment au niveau du Certificate of Primary Education (CPE) qui affiche pour cette année 2012 un taux d’échec de 37 %. « Ces chiffres sont alarmants, car notre système fait aussi des recalés », explique-t-elle. Nita Rughoonundun estime qu’avec l’introduction du kreol comme matière en primaire, le taux d’échec diminuera.

Arnaud Carpooran, chargé de cours à l’Université de Maurice, a lui axé son intervention sur le combat de certains pédagogues pour que la langue créole soit reconnue. Il soutient que cette lutte à Maurice est très particulière. « Dans plusieurs pays, la langue créole a été imposée par le gouvernement et désignée comme matière obligatoire dans les écoles. Ce qui n’a pas été le cas à Maurice », avance-t-il.

Pour le chargé de cours, le combat mené ces pédagogues et des organisations reflète l’enthousiasme de la population pour la reconnaissance de cette langue. « Nous devons également saluer l’approche démocratique dans les écoles. Seuls ceux qui sont intéressés peuvent opter pour le créole, alors que dans d’autres pays cela a été rendu obligatoire », explique-t-il.

Le linguiste Vinesh Hookoomsing a lui parlé de l’engouement national autour de la langue créole, qui est, selon lui, une passerelle permettant entre les différentes communautés.