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La dette extérieure du gouvernement représente un cinquième du PIB

16 juin 2010, 00:00

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La dette extérieure du gouvernement  représente un cinquième du PIB

La dette extérieure du gouvernement s’élève à Rs 51,6 milliards. C’est ce qu’a révélé le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale, le mardi 15 juin, suite à une question du député de l’opposition, Kee Cheong Li Kwong Wing.

La dette externe de l’Etat représente ainsi quelque 21% du produit intérieur brut (PIB) de l’année dernière qui se chiffre à Rs 244 milliards.

A cette dette extérieure, il faut ajouter Rs 125 milliards de dettes domestiques du gouvernement central, selon les statistiques publiées par la Banque de Maurice à la fin d’avril dernier. On arriverait ainsi à un montant total de Rs 176 milliards de dette globale, ce qui représente 72 % du PIB.

Dans le contexte d’un renchérissement du dollar et d’un fléchissement de l’euro, le montant de la dette externe prend une autre dimension car le remboursement de cette dette en devises étrangères risque de coûter plus cher si le billet vert continue son ascension.

Le ministre Pravind Jugnauth précise que la somme de Rs 51,6 milliards de dettes extérieures est le total des dettes extérieures contractées par le gouvernement depuis juin 2005 au 31 mars 2010. Mais il ajoute que de ces Rs 51 milliards de dettes, environ Rs 30 milliards l’ont été à partir du deuxième semestre 2009 et au début de cette année. Pravind Jugnauth ajoute également que ces emprunts doivent être déboursés au cours des trois prochaines années financières.

Ainsi, même si Pravind Jugnauth prend la précaution de parler de la dette extérieure contractée «entre juin 2005 et le 31 mars 2010», on ne peut que déduire que le gros de cette dette est encore d’actualité, à être déboursée et à être remboursée à l’avenir.

En générale, toute discussion sur l’endettement tourne autour des raisons de cet endettement. L’endettement d’un pays pour soutenir le développement des infrastructures publiques – routes, port, aéroport, hôpitaux, écoles – est, de manière consensuelle, considérée comme justifiable.

Par contre, si l’endettement vise à financer le budget courant de fonctionnement – salaires des fonctionnaires, ministères et collectivités locales – alors il y a nécessité à revoir à la baisse le train de vie de l’Etat.

Dans le cas présent, Pravin Jugnauth a fait ressortir que les emprunts contractés à l’étranger visent à financer principalement les infrastructures et l’environnement pour les trois prochaines années.

Rappelons que l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, avait dans les budgets de 2009 et 2010 annoncés des investissements publics massifs pour, en partie, mettre en place une politique expansionniste pour contrer la crise mondiale. La politique keynésienne d’augmentation des dépenses publiques a été la politique adoptée par pratiquement toutes les économies pour répondre à la crise. Aujourd’hui, l’austérité budgétaire prônée pour mettre fin à cette politique volontariste est le réflexe de tous les gouvernements pour retourner à la discipline budgétaire.

Ce retour à l’austérité menace de faire revenir la récession, prévient la Banque Mondiale dans sa dernière analyse sur les perspectives économiques mondiales. Le «double dip», la double récession, est évoquée avec insistance comme une possibilité à l’échelle internationale comme dans les milieux du secteur privé à Maurice.

Des Rs 51,6 milliards d’emprunts extérieurs contractés par Maurice, Rs 10 milliards ont déjà été utilisés. Les principaux bailleurs de fonds de Maurice sont la Banque Africaine de Développement, pour environ Rs 2,4 milliards ($ 700 millions) la Banque Mondiale, pour Rs 1,7 milliards ($ 50 millions), et l’Agence Française de Développement, pour Rs 5,4 milliards (125 millions d’euros).