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La Crimée veut rejoindre la Russie, Obama sanctionne

7 mars 2014, 11:57

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La Crimée veut rejoindre la Russie, Obama sanctionne

 

Alors que les tensions entre les Etats-Unis et la Russie n'avaient plus atteint un tel paroxysme depuis la fin de la Guerre froide, le président américain s'est entretenu pendant une heure au téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine en insistant sur le fait que la crise pouvait trouver une issue diplomatique permettant de préserver les intérêts de la Russie, de l'Ukraine et de la communauté internationale, a annoncé la Maison blanche.
 
Des responsables américains ont précisé que la liste des personnes et des entités sanctionnées n'avait pas encore été établie et que Vladimir Poutine n'y figurerait pas. Ces sanctions contre des Russes et des Ukrainiens consistent en un gel des avoirs aux Etats-Unis et des interdictions de déplacements.
 
Un peu plus tôt dans la journée, les dirigeants des 28 pays membres de l'Union européenne, réunis en conseil extraordinaire à Bruxelles, ont décidé de suspendre les discussions avec la Russie sur un projet d'accord bilatéral de libéralisation des investissements et des visas, a annoncé Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen.
 
D'autres sanctions pourraient suivre si la Russie, qui ne reconnaît pas le nouveau pouvoir à Kiev et dont le président a été autorisé à faire intervenir l'armée en Ukraine, ne joue pas la carte de l'apaisement.
 
Les Européens, comme Barack Obama, ont également rappelé leur attachement à l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
 
Les Occidentaux réagissent ainsi au vote unanime, jeudi, du Parlement de la République autonome de Crimée, soutenu par Moscou, sur un rattachement de la péninsule à la Russie, une décision qui sera soumise le 16 mars à référendum dans cette région peuplée majoritairement de russophones.
 
S'exprimant dans la salle de presse de la Maison blanche quelques heures après avoir paraphé son décret, Barack Obama a déclaré que les sanctions américaines visaient à faire payer ses initiatives à la Russie, qui refuse tout dialogue avec le nouveau pouvoir mis en place à Kiev à la suite de la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch emporté par trois mois de contestation populaire.
 

KERRY ET LAVROV RESTENT EN CONTACT

 
"Toute discussion sur l'avenir de l'Ukraine doit inclure le gouvernement légitime d'Ukraine", a dit le président américain. "En 2014, nous avons passé depuis longtemps l'époque où les frontières pouvaient être redessinées par-dessus la tête des dirigeants démocratiques."
 
Barack Obama et ses collaborateurs ont insisté sur le fait que les sanctions américaines pourraient être ajustées et que de nouvelles mesures pourraient être prises en fonction de l'évolution de l'attitude de la Russie. Toute initiative russe dans l'est de l'Ukraine pourrait être un facteur déclencheur de nouvelles mesures, a précisé un responsable américain.
 
Lors de leur deuxième entretien téléphonique en six jours, le président américain a défendu auprès de son homologue russe le plan de sortie de crise promu par les Etats-Unis.
 
Ce projet consisterait pour la Russie à rentrer ses troupes dans leurs baraquements en Crimée, à permettre le déploiement d'observateurs internationaux afin de garantir le respect des droits des Ukrainiens russophones et à accepter des discussions directes avec les nouvelles autorités ukrainiennes.
 
"Le président Obama a souligné que les actions de la Russie constituaient une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui nous a conduit à prendre plusieurs mesures en réaction, en coordination avec nos partenaires européens", a rapporté la Maison blanche au sujet de la conversation téléphonique entre les deux dirigeants.
 
Exposant devant la presse son plan de "désescalade" en Ukraine, Barack Obama a assuré que la Russie pourrait conserver ses bases militaires en Crimée, "à condition qu'elle honore les accords qu'elle a conclus et respecte la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine".
 
Au lendemain de discussions multilatérales à Paris, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont à nouveau rencontrés jeudi, cette fois à Rome. Les deux hommes sont convenus de rester en contact, a déclaré John Kerry à l'issue de cette rencontre.