Publicité

L’Union européenne appelle à une « solution constructive »

17 septembre 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

L’Union européenne appelle à une « solution constructive »

Prenant "note" de la volonté palestinienne d''''adhérer à l''ONU, l''Union européenne veut toujours croire samedi 17 septembre à une "solution constructive" susceptible de conduire rapidement à une reprise des pourparlers de paix, "seul moyen de parvenir à la paix et à la solution à deux Etats que le peuple palestinien souhaite", a indiqué une porte-parole de la diplomatie européenne.

En annonçant vendredi qu''il allait demander l''adhésion "à part entière" de la Palestine devant le Conseil de sécurité de l''ONU, le président palestinien Mahmoud Abbas a adressé une fin de non-recevoir aux conseils des émissaires américains, de l''Union européenne et du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) qui se sont succédé pour le dissuader d''emprunter cette voie.

« Les prochains jours seront cruciaux »

Catherine Ashton a notamment passé plusieurs jours au Caire et en Israël, où elle a multiplié les rencontres avec les représentants de la Ligue arabe, avec Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Malgré l''intransigeance affichée par Mahmoud Abbas, "nous avons besoin de voir les détails et le calendrier de la demande. Les prochains jours seront cruciaux", a estimé samedi Maja Kocijancic, porte-parole de Catherine Ashton. "C''est pourquoi nous allons redoubler nos efforts, ensemble avec nos partenaires au sein du Quartette, pour lancer des négociations entre les parties aussi vite que possible. Cela reste le seul moyen de mettre fin au conflit", a-t-elle précisé.

Une réunion des émissaires du Quartette est prévue dimanche à New York. En juillet, Russes et Européens n''étaient pas parvenus à s''entendre avec les Américains sur une déclaration du Quartette susceptible de donner un nouvel élan au processus de paix. Mais les discussions se poursuivent toujours actuellement en vue d''obtenir un texte et "un engagement clair à reprendre les négociations très rapidement", souligne un diplomate européen.

Profondes divergences entre les Européens

L''UE a toujours "vivement soutenu les aspirations palestiniennes à un Etat", a rappelé Maja Kocijancic, soulignant que l''aide au développement fournie par les Européens avait "pour objectif de construire les institutions et l''infrastructure du futur Etat palestinien". Cette position cache néanmoins de profondes divergences entre les Européens. L''Italie, la République tchèque, les Pays-Bas et la Pologne sont hostiles à une demande d''adhésion palestinienne, selon des sources diplomatiques à Bruxelles. L''Allemagne pourrait aussi s''y opposer. La plupart des autres pays européens tendent à y êtres favorables, mais beaucoup redoutent que l''UE se déchire en public sur la question.

Vendredi soir, un porte-parole du Quai d''Orsay a répété que "la France prendrait ses responsabilités sur la question de la reconnaissance de l''Etat de Palestine". Mais il avait aussi ajouté que la position française serait "guidée par la triple préoccupation de préserver la perspective d''une relance du processus de négociations, d''éviter une confrontation diplomatique et de maintenir une unité européenne".

L''option d''une demande d''adhésion soumise au Conseil de sécurité est catégoriquement combattue par les Etats-Unis qui risquent d''y opposer leur veto. Israël a rejeté sans surprise cette annonce, le bureau de Benyamin Nétanyahou déclarant dans un bref communiqué que "la paix ne s''obtiendra pas par une démarche unilatérale à l''ONU".

Israël et le « sentiment d’impuissance »

Un ministre israélien a reconnu samedi 17 septembre qu''Israël ne pouvait pas empêcher la demande d''adhésion d''un Etat palestinien à l''ONU, jugeant toutefois possible une relance des négociations de paix.

"Malheureusement, Israël n''a pas les moyens d''empêcher que les Palestiniens demandent l''adhésion de leur Etat à l''ONU et il est impossible de les arrêter", a déclaré à la radio publique israélienne le ministre sans portefeuille Yossi Peled, du parti Likoud. "Mais cette initiative se heurtera sans doute au refus du Conseil de sécurité et il nous restera une marge de manoeuvres pour négocier", a-t-il poursuivi. "Israël ne peut pas se résigner au sentiment d''impuissance et doit faire valoir que la solution de deux Etats pour deux peuples doit être obtenue par la voie de pourparlers directs", a ajouté le ministre.

Interrogé par ailleurs sur l''éventualité d''une grave détérioration de la situation sécuritaire dans le sillage de l''initiative palestinienne, M. Peled a estimé qu''"Israël est un îlot de démocratie dans un océan islamiste et doit faire preuve de sagesse en ouvrant les yeux et les oreilles".

Le Fatah appelle à manifester pacifiquement

Dans un communiqué publié samedi dans la bande de Gaza, un haut responsable du Fatah a appelé les Palestiniens à manifester pacifiquement avant la demande d''adhésion d''un Etat palestinien à l''ONU. "Nous appelons tous les mouvements nationalistes et islamistes à l''intérieur et à l''extérieur de la Palestine à manifester mercredi pacifiquement à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem et à l''extérieur (de la Palestine) pour soutenir la demande" d''adhésion d''un Etat de Palestine à l''ONU, a indiqué Zakkariya al-Agha, membre du comité exécutif de l''Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du comité central du Fatah, le parti laïc du président palestinien Mahmoud Abbas.

"Nous devons rester unis et manifester pacifiquement afin de ne pas fournir à l''occupant (Israël) un prétexte pour qu''il détruise notre Etat", a-t-il ajouté. M. Abbas a réaffirmé vendredi qu''il présenterait le 23 septembre la demande d''adhésion d''un Etat de Palestine à l''ONU pour qu''elle soit soumise au Conseil de sécurité.


(Source : AFP/LeMonde.fr)

LeMonde.fr/AFP