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L’offshore mauricien à l’index : Commission rogatoire contre un autre ministre indien

5 janvier 2012, 00:00

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L’offshore mauricien à l’index : Commission rogatoire contre un autre ministre indien

Le Central Bureau of Investigation indien va réclamer une commission rogatoire contre un autre ancien ministre des Télécommunications de la Grande Péninsule. Il est accusé de malversations bien avant son prédécesseur, Andimuthu Raja (photo), qui est, lui, impliqué dans le scandale 2G.

Après l’affaire des pots de vin versés à des officiels indiens dans l’achat de missiles israéliens et le scandale entourant les licences octroyées à des firmes pour les fréquences de téléphones mobiles de seconde génération dans la Grande péninsule, les autorités indiennes enquêtent cette fois sur un autre cas où l’offshore mauricien a servi à brouiller des pistes dans un énième cas de corruption.

Le Central Bureau of Investigation (CBI) s’apprête, en ce début de 2012, de formuler une demande de commission rogatoire auprès des autorités mauriciennes pour obtenir des détails sur les transactions du consortium indo-malaisien Aircel-Maxis au sein de l’offshore local.

Cette enquête vise à prouver que Dayanidhi Maran, prédécesseur de l’ex ministre des Télécommunications Andimuthu Raja, a bien reçu des dessous-de-table pour le favoriser dans l’obtention d’une licence de téléphonie mobile.

En fait, le CBI enquêtait sur Andimuthu Raja dans l’affaire du scandale 2G quand il a découvert que Dayanidhi Maran se serait également enrichi lors de son passage à ce ministère. À l’époque, l’Inde se décidait à se lancer dans la téléphonie mobile et, avec un marché de plusieurs centaines de millions d’abonnés, ce fut le jackpot pour les firmes désirant se lancer dans ce créneau.

Dans un article publié par le quotidien Asian Age le 1er janvier, le journaliste Pramod Kumar explique qu’outre Dayanidhi Maran, son frère Kalanidhi ainsi que cinq autres suspects sont impliqués dans cette affaire. Ils ont tous été inculpés en octobre et l’ex-ministre doit être entendu la semaine prochaine quand à son rôle dans cette affaire.

Selon l’enquête du CBI, Dayanidhi Maran a empoché plusieurs centaines de millions de roupies du consortium Aircel-Maxis durant son mandant à ce ministère-clé entre la période de 2004 à 2007. En fait, il a forcé Aircel, une firme de Chennai, à s’allier au Malaisien Maxis. Mises à part les autorités mauriciennes, la collaboration des autorités malaisiennes sera aussi sollicitée par les Indiens.

Le CBI dispose de preuves à l’effet que le consortium, basé à Maurice, a réinvesti de l’argent en Inde à travers une firme malaisienne au moment où le deal était en train d’être conclu avec Dayanidhi Maran. « Si besoin est, deux demandes de commission rogatoires seront envoyées à Port-Louis », a ainsi laissé entendre une source d’une autre entité enquêtant sur cette affaire, l’Enforcement Directorate du fisc indien.

Agé de 45 ans et élu de l’état du Tamil-Nadu, Dayanidhi Maran a aussi été ministre du Textile en 2009. Suite à son passage aux Télécommunications, il figure sur la liste des millionnaires avec des avoirs dépassant les 16 millions de roupies indiennes. Le 7 juillet 2011, il a dû démissionner dans le sillage du scandale 2G, le CBI qui enquêtait que sur la période d’Andimuthu Raja à ce ministère ayant établi que bien avant ce dernier, il aurait aussi commis des malversations.

Selon le CBI, Dayanidhi Maran se serait enrichi lors de l’exercice d’allocation de 323 licences de téléphonie mobile, ce qui a causé des pertes au Trésor indien. Il est, entre autres, accusé d’avoir réclamé 33,33 % d’actions du consortium Tata Sky pour la firme de son frère, Kalanidhi, Sun Network.