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L’industrie du jeu a rapporté Rs 2,4 milliards à l’Etat en 2010

2 juin 2011, 00:00

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L’industrie du jeu a rapporté Rs 2,4 milliards à l’Etat en 2010

Le gouvernement, qui veut revoir les conditions d’opération des organisateurs de paris, pour contrer les méfaits du jeu, reste le grand gagnant de cette industrie.

Le ministre des Finances a déposé les détails des revenus relatifs aux jeux du hasard à l’Assemblée nationale le mardi 31 mai. Cela suite à une requête du député Kee Chong Li Kwong Wing, qui s’est également intéressé aux paris illégaux.

Rs 2 406 700 000. C’est la somme qui a été reversée dans les caisses de l’Etat par les opérateurs de jeux du hasard l’année dernière. La plus grosse partie de cette somme, soit Rs 2,3 milliards, provient de la taxe directe sur le montant des mises des parieurs. Les frais de permis ont eux rapporté Rs 88 millions.

La tendance est la même pour les cinq premiers mois de l’année. Rs 764.1 millions ont été collectés au 28 mai 2011. Les revenus qui seront générés d’ici à la fin du mois de juin, notamment par la loterie nationale, les paris sur les courses de chevaux et les matches de football et les maisons de jeu, dépasseront largement la barre de Rs 1 milliard.

Les casinos et les maisons de jeu restent les plus grands pourvoyeurs de fonds publics dans ce secteur avec un peu plus d’un milliard récolté en 2010 et Rs 344,8 millions à ce jour pour 2011. La loterie nationale, organisatrice du loto et grossiste de cartes à gratter, n’est pas en reste : Rs 684 millions ont été payés à l’Etat en 2010 et Rs 181 millions depuis le début de 2011.

L’Etat a empoché Rs 698 millions des organisateurs de paris sur les courses et de paris quotidiens sur les matchs de football, dont Rs 158,6 millions proviennent directement des deux compagnies de Tote, l’année dernière.

Lors de la séance de questions supplémentaires, mardi dernier, 31 mai, Kee Chong Li Kwong Wing a voulu connaître les actions qui ont été initiées pour combattre les paris illégaux. Pravind Jugnauth a indiqué que la Police des jeux mène régulièrement des opérations coup-de-poing à travers l’île. De son côté, la Gambling Regulatory Authority (GRA) a consolidé son équipe d’inspecteurs.

Le député de l’opposition a aussi voulu savoir si une étude a été effectuée pour déterminer l’étendue des paris illégaux. Le Grand Argentier a répondu que des informations ont été fournies par la Police des jeux et la GRA.

Pour le député Lee Kwong Wing, le manque à gagner pour l’Etat sur les paris illégaux est énorme. « Je peux dire que le chiffre d’affaires des paris organisés dans l’illégalité est de deux à trois fois supérieur à celui généré sur le circuit autorisé. Ce qui réduit les revenus de l’Etat par la même proportion », soutient-il.

Il estime que le ministère des Finances doit veiller à ce que la Mauritius Revenue Authority (MRA) ait accès aux données des organisateurs de paris dans les plus brefs délais.

Autre point soulevé par Kee Chong Li Kwong Wing : celui des opérations de promotion des organisateurs de paris. Il a donné l’exemple de paris à rabais ou gratuits offerts par les bodies qui ne sont pas taxés.

Dans une déclaration à l’express.mu, le député du Mouvement militant mauricien s’est étonné de la faible quantité de taxes sur les profits payés par les compagnies de l’industrie du jeu. « Si l’Etat amasse chaque année plus de Rs 2 milliards en terme de prélèvement directe sur les mises, le chiffre d’affaires doit forcément dépasser les Rs 8 milliards. Rs 15,3 millions de taxes sur le profit est une somme infime comparer à l’énorme chiffre d’affaires », explique l’économiste.

Etonnamment, ce secteur pourtant très porteur n’a généré que Rs 15,3 millions de Corporate Tax en 2010 et 8,6 millions en 2011. Kee Chong Li Kwong Wing est d’avis que les mesures annoncées par le gouvernement pour combattre les méfaits du jeu sur la société ne porteront pas totalement leurs fruits tant qu’une grande partie des paris continuera à alimenter l’économie « underground ».