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L’hôtellerie réunionnaise monte en gamme !

4 septembre 2012, 00:00

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L’hôtellerie réunionnaise monte en gamme !

Aidée par une grille allant non plus de 0 à 4 étoiles, mais de 1 à 5 étoiles, l’hôtellerie réunionnaise est nettement montée en gamme à l’occasion de la nouvelle classification nationale, entrée en vigueur fin juillet. Un tiers du parc affiche aujourd’hui 4 ou 5 étoiles.

"Le nouveau classement à la Réunion atteint ses objectifs". Pour Christian Delherm, conseiller tourisme à la Dieccte (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), le but de la réforme de 2009 est atteint, avec une meilleure prise en compte de la clientèle touristique en proposant une augmentation du niveau de l’offre d’hébergement hôtelier. "On est en passe d’y parvenir, assure-t-il. Pour les exploitants, cela contribue à améliorer l’attractivité du parc." Le nombre d’étoiles, voilà un critère auquel s’accroche toujours fermement la clientèle. « Le classement est quelque chose d’important, affirme Christian Delherm. Ça reste l’un des principaux éléments que les fournisseurs d’hébergement donnent à leurs clients. » À ce jour, on recense 36 établissements classés selon la nouvelle réglementation à la Réunion, avec un phénomène de montée en gamme. 10 de ces 36 hôtels nouvellement classés ont en effet grimpé d’une étoile. Et aucun des autres n’est descendu. La tendance est liée mécaniquement au passage d’une grille qui allait de 0 à 4 étoiles, à une nouvelle classification de 1 à 5 étoiles. Mais pas seulement. Selon Christian Delherm, les exploitants locaux auraient aussi saisi l’opportunité du changement de grille pour tirer leurs standards vers le haut. "La crise sanitaire du chikungunya en 2006 avait permis de relever certaines difficultés structurelles du secteur, auxquelles celui-ci remédie petit à petit", estime Christian Delherm. Le dispositif de défiscalisation de l’Etat et l’aide à la rénovation hôtelière de la Lodeom aidant.

Le nombre d’hôtels quatre étoiles est ainsi passé de 5 dans l’ancienne réglementation à 11 aujourd’hui, soit de 9% à 30% du parc hôtelier. Un hôtel cinq étoiles est aussi apparu, ce qui porte à un tiers la proportion d’établissements haut de gamme, c’est-à-dire quatre ou cinq étoiles, dans le parc hôtelier. Le nombre d’hôtels trois étoiles reste stable, passant de 34% à 36%. Et le bas de gamme régresse, avec un taux d’hôtels deux étoiles qui passe de 45 à 27%, et de 5 à 2% pour les hôtels une étoile. Les hôtels zéro étoile, qui représentaient près de 6% du parc hôtelier, disparaissent. Au-delà de cette montée en gamme de son hôtellerie, la Réunion présente également un très bon taux de classement ou de reclassement, soit 68% contre 55% au niveau national. "En plus de l’amélioration du niveau des prestations, on observe un intérêt marqué de la part des exploitants à la Réunion pour la démarche", affirme Christian Delherm. Sur la centaine d’hôtels que compte chacune des deux îles antillaises, seuls 38 sont aujourd’hui classés en Guadeloupe, et 28 en Martinique La Réunion devrait quant à elle passer de 36 à 45 hôtels classés à la fin de l’année, contre 53 en 2009. "Nous espérons atteindre le chiffre de 53 au moins en 2013 avec les derniers retardataires, souligne Christian Delherm. Ce serait une belle performance."

Par ailleurs, 22 établissements hôteliers qui étaient répertoriés dans l’ancien classement n’ont toujours pas finalisé, voire entamé les démarches pour la confirmation de leurs étoiles. Il s’agit essentiellement de structures de 0, 1 ou 2 étoiles. "Nous allons laisser les derniers mois de l’année à ceux qui ne sont pas encore à jour, affirme Christian Delherm. Mais dès 2013, il pourra y avoir des contrôles du pôle C de la Dieccte, chargé de la concurrence et de la consommation, pour s’assurer que les hôtels sont bien classés selon la nouvelle réglementation. Cela vise aussi à respecter l’effort des exploitants qui se sont investis dans cette démarche qualité. C’est un problème de concurrence." Dès lors, les hôtels qui continueront à communiquer sur un nombre d’étoiles, sans pour autant être à jour de la nouvelle classification, pourront être frappés de sanctions relatives à la publicité mensongère. "Les établissements qui feraient le choix de ne plus être classés ne devront plus afficher aucune étoile et ne plus faire référence à aucun classement hôtelier dans aucun support de communication", souligne Christian Delherm. Tous les anciens établissements quatre étoiles sont à jour. Quant aux trois étoiles, un seul d’entre eux n’est pas encore entré dans le nouveau classement. Il s’agit de l’hôtel Le Saint-Denis, dans le chef-lieu. "Notre établissement est en cours de classification, explique Georges Mecs, directeur d’exploitation de l’hôtel le Saint-Denis. Nous attendons juste la visite de la société agréée pour le contrôle. Tellement d’hôtels ont fait les démarches en dernière minute qu’elle est débordée." Malgré une rénovation complète des établissements débutée en juillet, et qui devrait s’achever fin 2012 ou début 2013, l’hôtel prétend à la simple conservation de ses trois étoiles. "Je préfère être un bon trois étoiles qu’un mauvais quatre ou cinq étoiles", lâche Georges Mecs.

La montée en gamme de l’hôtellerie réunionnaise suffira-t-elle à donner un coup de pouce à son activité ? "Alors que la fréquentation s’est tassée en 2012, on observe que les hôtels classés de qualité résistent mieux", note Christian Delherm. Sans compter qu’il reste encore sans doute une marge de progression en matière d’amélioration qualitative de l’hôtellerie locale.

(Source : Le Journal de l’île de la Réunion).