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L’après-Stiglitz : Un économiste propose à la Nouvelle-Orléans de s’inspirer de Maurice

11 mars 2011, 00:00

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L’après-Stiglitz : Un économiste propose à la Nouvelle-Orléans de s’inspirer de Maurice

L’analyse du Prix Nobel d’économie sur la réussite de Maurice n’est pas passée inaperçue. Un chercheur de l’Economist Intelligence Unit invite la Nouvelle-Orléans à transposer la tactique mauricienne au niveau régionale pour retrouver sa gloire d’antan.

Les louanges de Joseph Stiglitz à l’égard du succès économique de Maurice ne sont pas restés sans réactions. En réponse au Prix Nobel d’économie, Bradley Gardner, un chercheur de l’Economist Intelligence Unit, soutient que la ville américaine de Nouvelle-Orléans devrait s’inspirer de la réussite mauricienne.

Dans une analyse publiée par le site Roubini Global Economics ce mercredi 9 mars, le rédacteur en chef du mensuel China Quarterly évoque les nombreux accords de non double imposition qu’a signés Maurice avec des pays de la région et qui ont fait sa fortune. Et qui pourraient être transposés dans cette ville qui a eu un rôle historique dans le développement des Etats-Unis.

Il considère que des accords de libre échange entre la Nouvelle-Orléans et le Brésil, la Colombie, le Panama et la Chine, tout en tablant sur le potentiel du marché d’Amérique latine, pourraient lui donner un nouveau départ. Evidemment, cela pourrait être complexe, mais, assure-t-il, “just because something is unconstitutional doesn’t mean it wouldn’t be a good idea”.

Revenant sur l’analyse de Joseph Stiglitz, l’économiste explique être lui-même un grand fan de Maurice. Surtout quant au rôle de pont entre la Chine et l’Afrique. Pour lui, il ne fait guère de doute que l’île va joue un rôle important dans la région dans les années à venir.

Il dit avoir apprécié la lecture de la tribune de Joseph Stiglitz dans le Guardian, repris de Project Syndicate, mais a des réserves sur la suggestion que les Etats-Unis puissent imiter Maurice. Surtout en ce qui concerne la gratuité de l’éducation et de l’accès aux soins de santé ainsi que la propriété à tous.

Bradley Gardner soutient, entre autres, que les deux pays ont peu de choses en commun, l’île de 1 865 km2 n’étant pas comparable aux Etats-Unis avec ses 9 830 000 km2 qui s’étend d’Est en Ouest. D’autant que Maurice est à peine plus petite que Rhode Island. Selon le terme qu’il a utilisé, l’on «ne peut comparer les pommes aux oranges».

Il avance que si Maurice peut se passer de dépenses dans le domaine militaire, tel ne peut être le cas pour l’oncle Sam. Il démonte l’analyse de Joseph Stiglitz en soutenant que si Maurice a rencontré du succès, c’est en partie à cause de sa diversité.

Bradley Gardner explique que si Maurice est une destination prisée tant dans le domaine offshore que comme lieu de transbordement par les hommes d’affaires chinois et indiens qui ont des vues sur les pays émergents et les pays riches en minéraux, c’est également parce qu’elle est stable. Et qu’elle est membre tant du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) et de la Southern African Development Community (SADC).

Sans compter ses innombrables accords de non double imposition qui font que faire des affaires à Maurice revient à moins cher et est bien plus facile. L’économiste fait ainsi ressortir qu’il se chuchote que le gouvernement chinois a eu recours à l’offshore mauricien pour injecter de l’argent dans des pays africains à risque.

Dans le secteur l’offshore, il souligne que le seul concurrent de Maurice dans la région est l’archipel des Seychelles. Mais la diaspora chinoise et indienne est moindre dans l’archipel déjà miné par des kidnappings commis par les pirates somaliens.
Rejoignant les propos de Joseph Stiglitz sur ce qui peut être fait dans le domaine de l’éducation de la gratuité des soins de santé, Bradley Gardner maintient qu’il sera difficile aux Etats-Unis de l’imiter. Celui-ci ne pouvant se transformer du jour au lendemain en une île situé eu milieu d’un «major trade route, with preferential tax and trade policies» et qui a aussi de «long standing ethnic connections to its major trading partners».