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Italie : une semaine de grèves contre l''austérité

12 décembre 2011, 00:00

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La semaine sera marquée par une série de grèves en Italie, les trois principaux syndicats du pays ayant mis de côté leurs désaccords pour affronter unis le plan d''''austérité de 33 milliards d''euros présenté par le gouvernement de Mario Monti, qui a cependant laissé la porte ouverte à des aménagements.

Après une réunion dimanche soir avec le président du Conseil, les dirigeants syndicaux ont confirmé les appels à la grève lancés la semaine dernière après l''annonce de ce plan de rigueur.

Des amendements quand ils sont justifiés

Mario Monti a souligné que son gouvernement devait réagir en urgence face à la crise de la dette dans la zone euro afin de rétablir la confiance des investisseurs, mais il s''est dit ouvert à des amendements au texte quand ils sont justifiés.

Ce lundi, un mouvement de grève de trois heures a concerné les ports, les autoroutes et les transports. Dans le secteur métallurgique, notamment chez le constructeur automobile Fiat, la grève a été de huit heures. Les ouvriers du livre s''étant joints au mouvement, il ne devrait pas y avoir de journaux dans les kiosques mardi. Jeudi et vendredi, les transports publics seront en grève. Vendredi après-midi, ce sera le tour des banques. Les administrations, pour leur part, fermeront toute la journée lundi prochain.

Pour la première fois depuis six ans, les chefs des trois principaux syndicats devaient être  ce lundi à la même tribune pour s''adresser aux grévistes réunis devant le Parlement à Rome.

Empêcher la ruine du pays

Cette colère des syndicats n''aura pas de conséquences sur le soutien apporté par le Parti démocrate (PD, centre-gauche) au plan d''austérité, a dit son dirigeant Pier Luigi Bersani.

Dans une interview au Corriere della Sera, Bersani reconnaît partager certaines préoccupations des syndicats, notamment sur les hausses d''impôts et la baisse des retraites, mais souligne aussi la nécessité d''agir avec fermeté pour empêcher la ruine du pays. "Nous serons responsables, notre soutien (au plan d''austérité) n''est pas en cause", a-t-il dit. "Ces décisions budgétaires sont un message envoyé à l''Europe."

Les syndicats italiens reconnaissent la nécessité de mesures parfois draconiennes pour redresser les finances publiques mais estiment que les efforts demandés ne sont pas également répartis. Pour eux, au lieu de taxer les retraités et les salariés les moins bien payés, le gouvernement devrait exiger plus d''efforts de la part des plus riches.

Le 5 décembre, au lendemain de l''annonce des nouvelles mesures d''austérité, Mario Monti avait affirmé que le pays n''avait pas d''autre choix que de se serrer la ceinture s''il ne voulait pas se retrouver dans une situation similaire à celle de la Grèce. "Sans ce programme, nous pensons que l''Italie se serait effondrée, que l''Italie se retrouverait dans une situation similaire à celle de la Grèce", avait-il dit.

Enrayer la crise de la dette

Le nouveau dispositif prévoit une trentaine de milliards d''euros d''économie et de recettes supplémentaires en mêlant hausses d''impôts, réforme des retraites et mesures de relance de l''activité. Il vise à assainir les comptes publics de la troisième économie de la zone euro et enrayer la crise de la dette. Dans le cadre de ce plan Monti, intitulé "Salvare l''Italia" (sauver l''Italie), vingt milliards serviront à la réduction du déficit budgétaire les dix milliards restants devront soutenir l''activité économique.

Le programme prévoit notamment le rétablissement de la taxe foncière, qui devrait faire rentrer 10 milliards d''euros dans les caisses publiques avec, en outre, la création d''une nouvelle taxe sur les produits de luxe (yachts, jets privés, voitures haut de gamme). Il envisage aussi, "seulement si c''est nécessaire", le relèvement de deux points de la TVA à compter de septembre 2012 (trois taux de TVA sont en vigueur en Italie, à 4%, 10% et 21% - on ignore si cette augmentation concernerait l''ensemble de ces trois taux).

L''âge légal du départ à la retraite sera progressivement relevé à 66 ans d''ici 2018. La revalorisation des pensions de retraite en fonction de l''inflation serait abandonnée pour les retraités touchant plus de 936 euros par mois.Les pouvoirs publics s''attaqueront en outre à la fraude fiscale.

Source : Reuters