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Italie : Berlusconi déterminé à rester à son poste

23 janvier 2011, 00:00

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Italie : Berlusconi déterminé à rester à son poste

Le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, poursuivi pour avoir eu des relations sexuelles tarifées avec une mineure, a accusé, le samedi 22 janvier, le parquet de Milan, d''''avoir procédé à des écoutes téléphoniques illégales.

Alors que l''opposition l''exhorte à démissionner, Berlusconi a réaffirmé n''avoir aucune intention de quitter ses fonctions et a maintenu son offensive contre les magistrats qu''il accuse de partialité.

"Je ne m''enfuis pas et je ne démissionne pas", a déclaré Berlusconi dans un appel téléphonique diffusé lors d''un meeting de son parti, le Peuple de la liberté.

"Je me défends et je réagis à ce qui est clairement une tentative de renverser la volonté des électeurs", a-t-il dit.
Le parquet de Milan affirme que Berlusconi a eu des relations sexuelles avec "un nombre important" de prostituées, dont une danseuse de cabaret de 17 ans, Karima el Mahroug, alias "Ruby", lors de fêtes organisées dans sa villa près de Milan.

Des transcriptions de conversations téléphoniques entre une vingtaine de femmes, qui ont participé à ces soirées, ont été diffusées dans les médias italiens, accentuant la pression sur Il Cavaliere.

Ce dernier a déclaré que ces écoutes téléphoniques faisaient parties d''une campagne illégale menée au niveau politique, judiciaire et médiatique pour l''anéantir, et a défendu son droit au respect de sa vie privée.

"Depuis début 2010, tous les invités qui sont venus dans ma maison à Arcore ont fait l''objet d''écoutes téléphoniques. Est-ce normal dans une démocratie que le président du Conseil soit sujet à ce type de contrôles, à cet espionnage?", a-t-il dit aux membres de son parti.

BATAILLE JUDICIAIRE

Les magistrats ont convoqué le milliardaire de 74 ans, qui nie les faits qui lui sont reprochés, pour l''interroger, lui laissant le choix entre vendredi, samedi et dimanche.

Mais vendredi, les avocats de Berlusconi ont envoyé un communiqué aux procureurs dans lequel ils contestent leur droit à s''occuper de cette affaire et où ils annoncent que leur client ne se rendra pas à la convocation.

Les avocats estiment que l''affaire devrait été confiée à un tribunal spécial pour ministres.

Berlusconi a réussi à surmonter une série de scandales sexuels depuis son retour au pouvoir en 2008 mais ces dernières révélations surviennent au plus mauvais moment. Il a remporté de justesse un vote de confiance en décembre et a perdu son immunité automatique à la suite d''une décision de la Cour constitutionnelle rendue la semaine dernière.

Les partis de l''opposition ont fait savoir que la position de Berlusconi était intenable tandis que le Vatican a estimé que les hommes politiques devaient faire preuve d''une "solide moralité" et avoir un "comportement exemplaire" dans leur vie privée.
"Si nous devons avoir un gouvernement qui s''intéresse davantage au bunga bunga qu''aux problèmes des Italiens, alors des élections anticipées sont la solution", a déclaré Pierferdinando Casini, centriste catholique.

Il Cavaliere peut toutefois compter sur le soutien de ses alliés, notamment de son partenaire de coalition, la puissante Ligue du Nord, et l''opinion exprime des sentiments mitigés face au scandale.

Selon un sondage d''opinion Ipsos publié cette semaine, 79% des Italiens estiment que Berlusconi devrait s''expliquer devant la justice et 54% pensent qu''il n''est pas persécuté par les juges.

Cependant, 50% des personnes interrogées estiment que l''enquête ne fragilisera pas Berlusconi ni le gouvernement et 42% pensent qu''il ira au bout de son mandat qui s''achève en 2013.