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Israël demande à l’ONU de fixer une "ligne rouge" à l’Iran

28 septembre 2012, 00:00

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Israël demande à l’ONU de fixer une "ligne rouge" à l’Iran

Benyamin Nétanyahou a demandé, jeudi, devant l’Assemblée générale des Nations unies de se prononcer sur une "ligne rouge claire" pour empêcher l’Iran de se doter d’une arme atomique. Illustrant ses propos par un dessin représentant schématiquement une bombe, le premier ministre israélien a affirmé que la République islamique avait atteint le seuil dangereux de 70 % d’enrichissement de son uranium. Pour appuyer ses dires, il est allé jusqu’à tracer une ligne rouge au feutre sur le dessin.

« Les lignes rouges ne mènent pas à la guerre. Les lignes rouges empêchent la guerre", a-t-il ajouté. "Au printemps prochain, au maximum l’été prochain au rythme où ils poursuivent actuellement l’enrichissement (...), ils pourront passer à l’étape finale », a assuré Benyamin Nétanyahou. L’uranium faiblement enrichi peut servir dans des centrales électriques mais il faut un enrichissement de 90% au moins pour pouvoir s’en servir pour une bombe.

« Ils n’ont besoin que de quelques mois, peut-être quelques semaines, avant d’avoir suffisamment d’uranium enrichi pour la première bombe ». « Le temps presse, il est très tard », a-t-il averti : « L’avenir du monde est en jeu (...), rien ne peut mettre davantage en péril notre avenir qu’un Iran doté d’armes nucléaires », a-t-il martelé. Comparant un Iran doté d’armes nucléaires à « Al-Qaida armé de bombes atomiques », M. Netanyahu a assuré que Téhéran « céderait » face à une « ligne rouge claire ». Israël a brandi la menace d’une attaque préventive contre les installations nucléaires de la République islamique, qui affirme pour sa part ne poursuivre que des buts civils.


Objectif commun avecWashington

« Israël est en discussions avec les Etats-Unis sur cette question et je suis confiant sur le fait que nous arriverons à définir la marche à suivre ensemble », a-t-il déclaré. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et le premier ministre israélien ont affirmé lors d’une rencontre à New York que leurs deux pays voulaient « empêcher » l’Iran d’avoir la bombe atomique, a indiqué un haut responsable américain.

Barack Obama et Benyamin Nétanyahou souhaitent tous les deux empêcher l’Iran de se doter de l’armée nucléaire, a indiqué la Maison Blanche peu après le discours du premier ministre israélien «Comme le premier ministre l’a dit, les Etats-Unis et Israël partagent le même objectif, celui d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. », a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Tommy Vietor. « Le président l’a clairement dit à la communauté internationale lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU cette semaine. Nous allons poursuivre notre proche coopération pour atteindre cet objectif. »


Téhéran prêt à riposter


« La République islamique d’Iran est assez forte pour se défendre et se réserve le droit de riposter avec toute la force nécessaire à toute attaque », a déclaré le représentant adjoint iranien à l’ONU, Eshagh Al Habib. Ce discours, qui n’était pas attendu, a été présenté comme une « réponse aux allégations du premier ministre israélien » jeudi midi devant l’Assemblée générale de l’ONU.

Jeudi après-midi, les chefs de la diplomatie du P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) se sont concertés sur les moyens de faire plier l’Iran. « Nous avons longuement évoqué la nécessité pour l’Iran d’agir d’urgence », a déclaré ensuite Catherine Ashton, qui a rendu compte à ses homologues de ses récentes discussions avec les Iraniens. Elle a annoncé qu’elle allait « prendre contact avec l’Iran pour poursuivre ce processus ».

Avant l’intervention de M. Nétanyahou à la tribune, le président palestinien Mahmoud Abbas avait souhaité « que l’Assemblée générale adopte une résolution considérant l’Etat de Palestine comme un Etat non membre des Nations unies pendant cette session », qui se termine en septembre 2013. « Nous sommes confiants que la grande majorité des pays du monde soutient notre initiative qui vise à sauver les chances d’une paix juste », a-t-il affirmé.

Il a aussi sévèrement critiqué la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie, qualifiée de « catastrophique » et « raciste ». Benyamin Nétanyahou a jugé ces propos « diffamatoires ». M. Abbas a enfin invité le Conseil de sécurité de l’ONU à « adopter d’urgence une résolution (...) qui servirait de référence contraignante » pour conclure un accord de paix fondé sur une solution « des deux Etats, Israël et la Palestine ».