Publicité

Infinity: Paul Bérenger accuse Jean Suzanne d’avoir bénéficié des largesses de l’Etat

5 février 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Infinity: Paul Bérenger accuse Jean Suzanne d’avoir bénéficié des largesses de l’Etat

Rs 510 millions. C’est la cagnotte versée par l’Etat à Jean Suzanne pour sauver son entreprise de la perdition. Cette faveur, déclare le chef de l’opposition, a été accordée au patron du centre d’appels à l’époque où il était conseiller spécial du Premier ministre en matière de technologies informatiques. (Photo prise le 16 juillet 2004 lors des débuts d’opération d’Infinity).

La chute d’Infinity n’en finit pas de faire jaser. Avec une poignée de salariés sur les 470 de ce centre d’appels qui sont en grève de la faim car ils n’ont pas été payés trois mois durant, Paul Bérenger enfonce le clou. Lors de sa rencontre avec la presse ce samedi 5 février à Port-Louis, le leader de l’opposition accuse le patron d’Infinity BPO, Jean Suzanne, d’avoir bénéficié de la générosité de l’Etat durant la période où il a été le conseiller spécial du Premier ministre en technologies informatiques.

En vrac, le chef de file du Mouvement militant mauricien (MMM) cite la somme de Rs 135 millions versées à l’homme d’affaires sous l’item Additionnal Stimulus Package (ASP) pour sauver son entreprise au plus fort de la crise économique mondiale. Sans compter les Rs 375 millions avancées par un organisme de l’Etat, la State Investment Corporation (SIC), pour acquérir le nouvel immeuble construit par Infinity sur la falaise surplombant la rivière d’Ebène.

Non content d’avoir bénéficié de l’argent puisé des caisses publiques, s’offusque Paul Bérenger, Jean Suzanne traîne également une série d’ardoises. Rs 30 millions à payer au Business Parks of Mauritius Ltd (BPML), l’entreprise d’Etat responsable de la gestion de la cybertour où son entreprise avait loué des étages entiers au début de ses opérations. Sans compter une créance de Rs 5 millions auprès de l’Université de Maurice.

« Tout cela est choquant, inacceptable… Jean Suzanne a obtenu ces faveurs en tant que conseiller spécial du Premier ministre », s’indigne Paul Bérenger qui se déclare, en même temps, « solidaire » avec les salariés laissés sur le carreau. Il invite, de ce fait, le ministre du Travail, Shakeel Mohamed à « arrete blaguer » et de nommer un « Receiver Manager » pour gérer le centre d’appels comme la loi le lui permet.

Dans la même veine, le chef de l’opposition estime que le directeur de l’Audit est le plus apte, de par son indépendance et sa crédibilité établie, à mener une enquête approfondie sur les finances d’Infinity BPO. Afin, dit-il, d’établir s’il n’y a pas eu de détournements de fonds sur les aides versées par l’Etat vers les caisses d’entreprises tierces.

Après Infinity, Paul Bérenger est revenu à la charge sur l’achat  par l’Etat de la Clinique Med-Point, propriété de la famille Jugnauth, au coût de Rs 144 millions. Il explique, cette fois, que le Central Procurement Board (CPB) et le ministère de la Santé n’ont pas publié, en ligne, le fait que le contrat quant à l’appel d’offre pour l’achat d’un bâtiment devant être converti en hôpital gériatrique, avait été conclu tel que le stipule la loi.

Revenant sur ses révélations de la semaine dernière à l’effet qu’une première évaluation de la clinique était de l’ordre de Rs 75 millions, il déplore que le gouvernement n’a pas daigné rendre publique les correspondances entre le ministère de la Santé et le Government Valuation Office (GVO) réclamant une réévaluation.

Le chef de l’opposition a également abordé la question de production énergétique suite au retrait du projet CT Power. Il considère que le tandem Navin Ramgoolam/Nita Deerpalsing a échaudé les producteurs indépendants d’électricité, ce qui a poussé ces derniers à mettre au placard certains projets de développement.