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Héroïne : le « Boss » de Dereck Jean-Jacques intéresse la Commission anti-corruption

15 août 2012, 00:00

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Héroïne : le « Boss » de Dereck Jean-Jacques intéresse la Commission anti-corruption

L’Independent Commission Against Corruption (Icac) estime que l’habitant de Cité-Richelieu, accusé de trafic d’héroïne d’une valeur de Rs 180 millions, avait l’appui d’un financier. Sont cités avec insistance le nom d’une femme et d’un détenu, prénommé « Very Good », pour la qualité de la drogue qu’il vend.

Comment un jeune qui n’a jamais travaillé de sa vie a-t-il pu trouver suffisamment d’argent pour se lancer dans le business de la drogue ? C’est la question que se pose l’Independent Commission Against Corruption (Icac) depuis l’arrestation de Dereck Jean-Jacques, dit Gros Dereck, 24 ans, après la saisie de deux stocks d’héroïne totalisant 12 kilos et dont la valeur marchande est estimée à Rs 180 millions.

Selon la thèse privilégiée par la Commission anti-corruption, Dereck Jean-Jacques a dû disposer d’au moins Rs 45 millions comme mise au départ pour s’offrir ces 12 kilos de « brown sugar ». Car il est connu qu’un stock de drogue coûte, en gros, le quart de sa valeur marchande.
 
Pour la Commission anti-corruption, il est clair que Dereck Jean-Jacques n’était qu’un pion dans ce vaste réseau de drogue. Et que, pour opérer, il avait l’appui financier d’un « boss » plus gros que lui.
 
Deux personnages connus des services de police, dont les noms ont été liés au trafic de stupéfiants, intéressent beaucoup l’Icac. Il s’agirait d’une femme et d’un homme. Ce dernier, qui purge une peine de 30 ans de prison pour trafic de drogue, est connu sous le sobriquet « Very Good », qui fait référence à la pureté de l’héroïne qu’il écoulait.

Un Audit Trail est ainsi mené par l’institution de Marine Road pour déterminer les liens de Dereck Jean-Jacques avec l’un et l’autre. Les prête-noms utilisés par l’habitant de Cité Richelieu, Petite-Rivière, pour enregistrer ses véhicules auprès de la National Transport Authority (NTA) intéressent également l’Icac.
 
S’il ne roulait pas dans une BMW X5 immatriculée P831, Dereck Jean-Jacques se montrait souvent dans une Mazda RX8 ou sur une moto Honda de 600cc. C’est ce qui a poussé la Brigade antidrogue à s’intéresser davantage à lui, d’autant qu’il a construit trois étages sur la modeste maisonnette de son père, un ancien employé du port.
 
Dereck Jean-Jacques a été dénoncé par le chauffeur de taxi Ashish Dayal. Celui-ci avait été arrêté le 12 juillet 2012 avec 7 kilos d’héroïne évaluée à Rs 105 millions. Quinze jours plus tard, le taximan avait mené la police à 5 kilos de drogue valant Rs 75 millions enterrés dans un terrain boisé à Forbach.
 
Selon les aveux d’Ashish Dayal, la drogue provient de Madagascar. Transportée à bord du Mauritius Trochetia, elle était balancée par-dessus bord au large de Rivière-Noire. Dayal plongeait pour récupérer la drogue grâce au concours d’un pêcheur de Batterie-Cassée, Bruno Wesley Casimir.
 
Jssqu’ici, Dereck Jean-Jacques fait valoir son droit au silence. Ashish Dayal, lui, va passer au statut de témoin de la poursuite publique et il bénéficie d’une protection rapprochée depuis qu’il a démonté le mécanisme du réseau de l’habitant de Cité-Richelieu.