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Grande-Bretagne : Dans la dernière ligne droite, Brown ne veut rien céder

1 mai 2010, 00:00

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Grande-Bretagne : Dans la dernière ligne droite, Brown ne veut rien céder

Gordon Brown, lâché dans les sondages et pénalisé par sa gaffe de cette semaine, a promis samedi de "lutter jusqu''''au bout" pour éviter que le Parti travailliste, après treize années au pouvoir, ne soit rejeté dans l''opposition lors des législatives du 6 mai.

Le successeur de Tony Blair au 10, Downing Street a reconnu qu''il avait payé "un très lourd tribut" pour avoir traité de "sectaire" une sympathisante du Parti travailliste sans se rendre compte qu''un micro ouvert enregistrait ses propos.

Autre coup porté au Premier ministre, deux quotidiens ont pris position contre lui dans leurs éditions de samedi. Le Times a appelé les électeurs à opter pour l''opposition conservatrice emmenée par David Cameron le Guardian, de sensibilité de gauche, s''est rallié aux libéraux démocrates de Nick Clegg.

Mais Brown n''en continue pas mois d''afficher sa combativité. "Je vais me battre jusqu''à la dernière seconde de cette élection. Je suis un combattant, j''ai dû me battre pour tout ce que je possède", dit-il dans une interview que publie samedi le Daily Telegraph.

A cinq jours seulement du scrutin, les sondages donnent pourtant le Parti conservateur loin devant le Labour, sans marge suffisante cependant pour être certain d''obtenir une majorité absolue à la Chambre des Communes.

Le 7 mai, la Grande-Bretagne pourrait se réveiller avec un "hung parliament", une assemblée sans majorité, et une configuration sans précédent depuis 1974 qui inquiète les marchés pour ses répercussions sur la gestion de la situation économique délicate que traverse le pays.

Le poids des indécis

Dans la dernière ligne droite, David Cameron s''appuie lui sur sa prestation lors de l''ultime débat télévisé qui l''opposait à Gordon Brown et Nick Clegg. L''opinion, sondée immédiatement après l''émission par les instituts YouGov et ComRes, inclinerait à penser que le leader tory est sorti vainqueur de ce duel à trois devant les caméras de la BBC.

La désaffection des journaux britanniques pour le Labour, dans un pays où la presse prend traditionnellement parti pour telle ou telle formation avant un scrutin, est un autre indicateur des vents contraires que doit affronter Gordon Brown, devenu Premier ministre sans avoir jamais conduit ses troupes aux urnes.

Comme le note Yasmin Alibhai-Brown, éditorialiste du quotidien The Independent, le Parti travailliste se retrouve sans le moindre soutien dans la presse. "Et c''est incroyable pour le Labour", a-t-elle dit sur Sky News.

Plusieurs facteurs peuvent cependant encore venir modifier les rapports de force dans les derniers jours de la plus serrée des campagnes électorales britanniques en plusieurs dizaines d''années. A commencer par le poids des indécis dans les circonscriptions où se jouera sans doute l''issue du scrutin (46% selon un sondage réalisé par Ipsos-Mori pour Reuters et diffusé jeudi).

"Nous sommes prêts pour le combat", affirme Peter Mandelson, ministre travailliste des Entreprises et ancien commissaire européen. "Je ne pense pas que nous soyons en train de perdre. La lutte est grande ouverte. De nombreux électeurs n''ont pas encore arrêté leur choix", a-t-il dit à la BBC.

(Source : Reuters)