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Grève générale en Grèce contre de nouvelles mesures d''austérité

26 septembre 2012, 00:00

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Grève générale en Grèce contre de nouvelles mesures d''austérité

La Grèce  sera de nouveau au cœur des préoccupations de la zone euro, ce mercredi 26 septembre, jour de grève générale contre des mesures d''''austérité supplémentaires en préparation, sur fond de rencontres entre la chancelière allemande, la directrice générale du FMI et le président de la BCE.

La GSEE (General Confederation of Greek Workers) et Adedy (Anotati Diikisis Enoseon Dimosion Ypallilon), les deux principaux syndicats, appellent à une grève générale de vingt-quatre heures mercredi, la troisième de l''année, avec manifestations pour protester contre le nouveau train d''économies difficilement négocié entre la troïka des créanciers du pays (UE-BCE-FMI) et le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras.

A Athènes, près de 5 000 policiers ont commencé à se déployer dans la matinée pour sécuriser les manifestations, souvent violentes en Grèce, comme lors des deux précédentes grèves générales de l''année, en février. Aucune desserte des îles ne devrait être assurée. Les contrôleurs aériens observeront un arrêt de travail de 9 heures à 3 heures jeudi. Les deux compagnies grecques, Olympic air et Aegean Airlines ont annulé 12 vols et en ont reprogrammé 28. Dans un pays en pleine dépression, les syndicats des commerçants, artisans et ingénieurs civils participent à la grève, tandis qu''à la mi-journée, les médias ne couvriront que les manifestations. Soutenue par le principal parti d''opposition, le Syriza de la gauche radicale, la grève vise à dénoncer les nouvelles mesures d''économies de plus de 11,5 milliards d''euros que le gouvernement finalise actuellement avec l''UE et le FMI.


Divisions

Les prêteurs internationaux semblent divisés sur la stratégie à tenir vis-à-vis du pays, dont l''économie continue de s''enfoncer dans la récession, en dépit des milliards d''euros reçus dans le cadre de deux plans de sauvetage financier, dont le premier a été lancé en mai 2010. La nécessité d''une troisième intervention de soutien paraît gagner du terrain parmi partenaires et prêteurs du pays, qui se repassent le problème grec comme une patate chaude depuis des semaines.

Le ministère des finances grec a confirmé mardi qu''un possible rééchelonnement du remboursement de créances grecques détenues par la Banque centrale européenne (BCE) était actuellement « examiné » pour essayer de combler le déficit de financement du pays, dont l''ampleur fait l''objet de multiples rumeurs. Selon le ministre adjoint Christos Staikouras, cette opération assimilable à un début de restructuration de dette pourrait porter sur des obligations « d''une valeur d''environ 28 milliards d''euros » arrivant à maturité entre 2013 et 2016.


« Réévaluer la situation »

La BCE a immédiatement rétorqué qu''une restructuration « aux dépens de la BCE » n''était « pas envisageable », car cela équivaudrait à "un financement monétaire d''un Etat, ce qui est interdit" par les statuts de la Banque centrale. Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne, qui s''exprimait ainsi dans le quotidien Die Welt mercredi a renvoyé aux « membres de la zone euro » tout éventuel "besoin de financement supplémentaire" de la Grèce, réitérant une position également exprimée à mi-voix récemment par le représentant grec du Fonds monétaire international.

Officiellement, l''Allemagne, première contributrice au sein de la zone euro aux deux plans de soutien à la Grèce, ne veut pas non plus entendre parler d''un financement supplémentaire. A Bruxelles, une source européenne a confirmé néanmoins mardi qu''il faudrait « réévaluer la situation » compte tenu du trou de financement auquel est confronté Athènes. « On peut appeler cela un troisième programme d''aide ou un deuxième programme réajusté », a affirmé cette source. Alors que l''Espagne est également sur la sellette, la chancelière allemande, Angela Merkel, reçoit Mme Lagarde mercredi, après un entretien, mardi, avec le président de la BCE, Mario Draghi.