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Grèce : Des manifestants veulent empêcher le débat au parlement

14 juin 2011, 00:00

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Grèce : Des manifestants veulent empêcher le débat au parlement

Les manifestants de la place Syntagma (place de la Constitution) à Athènes ont annoncé mardi leur intention de boucler les accès au parlement grec mercredi pour empêcher les députés de débattre des nouvelles mesures d''''austérité défendues par le gouvernement socialiste.

Le grand syndicat de la fonction publique, ADEDY, a prévu pour sa part de rejoindre ces manifestants mercredi à l''occasion d''une grève nationale.

Malgré la grogne populaire, le gouvernement de George Papandréou va soumettre mercredi au parlement un nouveau programme d''austérité sur cinq ans avec l''objectif de le faire adopter avant la fin du mois. Ces mesures sont réclamées par les créanciers internationaux de la Grèce pour débloquer un nouveau plan d''aide et lui éviter ainsi la faillite.

Les manifestants de la place Syntagma, en face du parlement, où se réunissent certains jours plusieurs dizaines de milliers de personnes, entendent contrarier ces projets en encerclant le siège de la "Vouli", l''unique chambre du parlement grec.
"Maintenant que le gouvernement soumet au vote le programme d''austérité à moyen terme, nous (allons) encercler le parlement, nous (allons) nous rassembler et nous (allons) rester sur la place Syntagma", annonce dans un communiqué l''Assemblée populaire de la place Syntagma, une organisation autoproclamée.

"Notre première étape est la grève générale du 15 juin. Nous ne cesserons pas le mouvement tant qu''ils n''auront pas retiré" le projet.

Le syndicat ADEDY, qui représente un demi-million de travailleurs, a annoncé une marche en direction du parlement pour se joindre à ces manifestants non syndiqués de la place Syntagma.

"Le plan à moyen terme ne doit pas être adopté. Nous voulons qu''ils changent d''avis et jettent ce projet à la poubelle", a déclaré à Reuters le secrétaire général du syndicat, Ilias Iliopoulos.

Les petites entreprises aussi mécontentes

L''agence Standard & Poor''s a dégradé lundi la note de la Grèce pour en faire le pays le plus mal classé au monde parmi tous ceux qu''elle cote. Elle juge de plus en plus probable une restructuration de la dette grecque, d''un montant de 340 milliards d''euros, ce qu''elle assimilerait à une faillite.

Cette décision a entraîné un renchérissement du coût de la dette de la Grèce.

L''Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) souhaitent que toutes les formations politiques grecques apportent leur soutien au programme d''austérité avant la réunion le 20 juin des ministres des Finances de l''UE et le sommet européen des 23 et 24 juin.

A cette occasion, les dirigeants européens devraient évoquer un nouveau plan d''aide de 120 milliards d''euros à la Grèce pour remplacer le premier mécanisme de soutien élaboré l''an passé.

Le feu vert des dirigeants européens, et l''adoption du programme d''austérité par le parlement grec, sont indispensables au déblocage rapide d''une nouvelle tranche d''un montant de 12 milliards d''euros en faveur de la Grèce.

Les conservateurs de Nouvelle démocratie, principale formation d''opposition, refusent cependant de soutenir le plan du gouvernement socialiste. Le Pasok de George Papandréou dispose toutefois de la majorité absolue au parlement mais il est désormais devancé par les conservateurs dans les sondages et la fronde menace dans les rangs de ses députés.

Le programme d''austérité prévoit un nouvel alourdissement de la fiscalité et des réductions supplémentaires des dépenses. Un premier plan d''austérité adopté en 2010 n''a pas permis à la Grèce d''atteindre ses objectifs budgétaires.

Cette politique a contribué à une contraction de 5,5% du PIB de la Grèce au premier trimestre 2011 et à une hausse du taux de chômage jusqu''au-delà de 16% de la population active, ce qui alimente la colère de la population.

La hausse des impôts suscite aussi le mécontentement de la confédération des petites entreprises, qui a annoncé mardi la cessation de toute activité pendant trois heures en signe de protestation.

(Source : Reuters)