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France : L''Assemblée nationale vote la réforme des retraites

15 septembre 2010, 00:00

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France : L''Assemblée nationale vote la réforme des retraites

Les députés français ont adopté ce mercredi 15 septembre dans un climat houleux le projet de loi réformant les retraites, considéré comme une priorité absolue par le gouvernement et vivement critiqué par l''''opposition et les syndicats.

Ce projet, qui porte de façon progressive l''âge légal de départ de 60 à 62 ans à l''horizon 2018, a été voté par 329 voix contre 233 après des débats passionnés.

Le texte relève également de 65 à 67 ans l''âge permettant d''obtenir une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés. La réforme, présentée par Eric Woerth, ministre du Travail, fragilisé par des soupçons de trafic d''influence pour des liens avec le gestionnaire de fortune de l''héritière de L''Oréal, Liliane Bettencourt, divise très clairement la classe politique.

Les groupes UMP, à l''exception des partisans de l''ancien Premier ministre Dominique de Villepin qui se sont abstenus, et du Nouveau Centre ont voté pour. Les groupes PS et de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC et Verts) ont voté contre ce projet de loi que le Sénat examinera à partir du 1er octobre.

Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi que des ajustements seraient encore possibles lorsque le projet sera soumis aux sénateurs. L''examen du texte, commencé le 7 septembre, s''est achevé mercredi matin à l''issue d''une nuit émaillée d''incidents.

Aprés avoir épuisé son temps de parole précisé dans le cadre de la procédure du "temps législatif programmé", l''opposition a tenté de jouer les prolongations en inscrivant une centaine d''orateurs pour des explications de vote individuelles comme le permet le règlement.

Le président de l''Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), sous les lazzi de l''opposition, a mis fin à cette série d''interventions à la tribune en rappelant que cette procédure était faite pour les députés ayant une opinion divergente par rapport à leur groupe.

Echange de propos peu amènes

La bataille s''est poursuivie ensuite en dehors de l''hémicycle et le groupe PS a accusé Bernard Accoyer de s''être rendu "coupable de forfaiture" et a demandé sa démission "sans délai".

Après le vote du Sénat, une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera convoquée pour mettre au point un texte commun aux deux assemblées qui sera soumis aux députés et sénateurs pour son adoption définitive.

L''objectif du gouvernement, qui a décidé d''utiliser la procédure d''urgence, est de faire adopter définitivement cette réforme par le Parlement fin octobre, début novembre.

Dans l''après-midi, en séance, avant que le vote n''intervienne, les vifs échanges se sont poursuivis, les présidents des quatre groupes échangeant des propos peu amènes.

Les élus de gauche, qui pour beaucoup revenaient d''une manifestion place de la Concorde contre la réforme qui a rassemblé quelques milliers de personnes, étaient ceints de leur écharpe tricolore de député.

Le texte a été modifié à la marge par des amendements du gouvernement, présentés par Nicolas Sarkozy, relatif à la pénibilité, aux carrières longes et aux polypensionnés.

Il comporte de nombreuses dispositions comme l''alignement sur 10 ans du taux de cotisation du public sur le privé ou bien encore la création d''un prélèvement de 1% sur la dernière tranche de l''impôt sur le revenu qui passe ainsi de 40 à 41%.

(Source : Reuters)