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France-Baroud d'honneur réussi contre le mariage gay

26 mai 2013, 22:40

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France-Baroud d'honneur réussi contre le mariage gay

 Des dizaines de milliers d'opposants au mariage homosexuel, soutenus par une partie de l'UMP et de l'extrême droite, ont défilé dimanche à Paris sans débordements notables lors d'un baroud d'honneur contre la loi promulguée le 18 mai.

Quelque 150.000 manifestants ont été comptés par la police. Les organisateurs en ont revendiqué plus d'un million.

Trois cortèges de "La manif pour tous" ont rejoint en fin d'après-midi l'esplanade des Invalides. Surveillés par environ 4.500 policiers et gendarmes, les opposants au projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe agitaient drapeaux bleus et roses.

Un cortège séparé, animé par les membres de l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a manifesté en parallèle, "La manif pour tous" ne souhaitant pas qu'il rejoigne ses rangs. Il était composé de 2.800 personnes, selon la police.

De nombreux responsables politiques, de droite mais aussi d'extrême droite, ont également défilé dimanche.

Le président de l'UMP Jean-François Copé, qui a dit manifester pour la dernière fois sur ce sujet, a donné rendez-vous aux anti-mariage gay dans les urnes, lors des prochaines élections municipales.

"Il est très important que ces centaines de milliers de Françaises et Français qui, à travers leur opposition à ce texte, ont eu un engagement sociétal, le transforment en un engagement politique au sens noble du terme", a-t-il dit.

LES FRANÇAIS LAS

Mais Frigide Barjot, figure de la mobilisation contre ce texte de loi, a souligné que cette mobilisation n'était pas celle d'un parti. "Nous sommes de gauche comme de droite, au-delà de la gauche et au-delà de la droite", a-t-elle dit sur i>Télé.

"L'UMP vient chercher des militants et des électeurs, ça n'était pas l'esprit de la Manif pour tous", a ajouté celle qui n'a pas manifesté en raison de menaces dont elle faisait l'objet.

L'UMP s'est divisée sur l'opportunité de défiler contre un texte promulgué par François Hollande le 18 mai, après plus de 170 heures de débats devant le parlement.

Jean-François Copé a appelé à manifester massivement, tandis que l'ancien Premier ministre François Fillon, l'ancien ministre de l'Education Luc Chatel ou encore la candidate à la mairie de Paris Nathalie Kosciusko-Morizet ont refusé de se joindre aux cortèges.

"La droite sort de cette période-là divisée, morcelée, courant derrière le Front national, et n'ayant pas de tête puisqu'on ne sait pas très bien (...) s'ils vont réécrire le texte, s'ils vont l'abroger, s'ils vont revenir dessus", a jugé sur France 5 le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a estimé dimanche que la loi devait désormais être appliquée. "Ceux qui manifestent doivent savoir qu'il y a un temps pour tout", a-t-il dit dans le Grand Rendez-Vous sur Europe 1, i>Télé et Le Parisien.

Une courte majorité de Français (53%) est favorable à la loi dite "Taubira", et plus de sept Français sur 10 (72%) pensent que les manifestations doivent s'arrêter, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche. (voir )

"TENTER DE DÉCOURAGER LES MANIFESTANTS"

Manuel Valls avait fait état samedi de menaces d'actions de groupes d'extrême droite, déconseillant aux familles de se rendre à la manifestation avec des enfants.

Malgré cette mise en garde, de nombreux enfants sont venus grossir les rangs de la manifestation, dans laquelle aucun débordement n'était à déplorer en fin de journée.

Seul incident en marge des défilés, une vingtaine de militants de Génération identitaire ont déployé sur la terrasse du siège du Parti socialiste une banderole appelant à la démission de François Hollande.

La police a toutefois interpellé 96 personnes, parmi lesquelles 39 ont été placées en garde à vue en début de soirée, a annoncé le ministre de l'Intérieur, estimant avoir été "dans sa responsabilité pour dire et pour avertir".

Avant le début de la manifestation, l'ancien ministre UMP de l'Intérieur Brice Hortefeux avait jugé les avertissements du gouvernement "proprement hallucinants".

"Soit ils révèlent 'une incompétence anticipée', car c'est bien aux pouvoirs publics d'assurer la protection et le bon ordre de ce défilé, comme c'est toujours le cas. Soit c'est une manoeuvre dilatoire pour tenter de décourager les manifestants", avait-il dit dans le Journal du dimanche.

La France est le 14e pays au monde à avoir autorisé le mariage de couples homosexuels. Une première union sera célébrée mercredi à Montpellier, dans l'Hérault.