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François Hollande au Sénégal: « Le temps de la Françafrique est révolu »

13 octobre 2012, 00:00

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François Hollande au Sénégal: « Le temps de la Françafrique est révolu »

Le président français, François Hollande, a déclaré, vendredi 12 octobre, devant les députés sénégalais que leur pays était « un exemple » de démocratie pour l''''Afrique.

« Les trois premiers présidents sénégalais ont su, dans leur diversité, transmettre le flambeau à leur successeur, permettant à votre pays de réussir des alternances sans déchirement », a dit François Hollande, lors d''un discours prononcé à l''Assemblée nationale sénégalaise.

« Le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l''Afrique, il y a le partenariat entre la France et l''Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité »
, a-t-il expliqué. M. Hollande a ajouté qu''il comptait bien refermer la longue parenthèse de ces réseaux d''influence qui, depuis les années 1960, mêlaient politique, affaires et affairisme dans les relations entre Paris et ses anciennes colonies.

« Les émissaires, les intermédiaires et les officines trouvent désormais porte close à la présidence de la République française comme dans les ministères »
, a-t-il tranché.

Sans le dire, le président Hollande a pris aussi le contre-pied du « discours de Dakar » prononcé cinq ans plus tôt par Nicolas Sarkozy qui, effectuant lui aussi sa première visite présidentielle en Afrique dans la capitale sénégalaise, avait outré ses hôtes en affirmant que le « drame de l''Afrique » était que « l''homme africain n''est pas assez entré dans l''histoire ».

A l''inverse, le chef de l''Etat a célébré une Afrique, « berceau de l''humanité », et a mis en avant une « histoire belle, rebelle, cruelle » avec le Sénégal.

François Hollande a prôné « la sincérité » dans les relations avec les Africains. « Je ne suis pas venu en Afrique pour imposer un exemple, ni pour délivrer des leçons de morale. Je considère les Africains comme des partenaires et des amis. L''amitié crée des devoirs, le premier d''entre eux est la sincérité. Nous devons tout nous dire, sans ingérence mais avec exigence », a affirmé M. Hollande.

Plus tôt dans la journée, à Dakar, lors d''une conférence de presse conjointe avec son homologue, Macky Sall, M. Hollande a exprimé sa « grande confiance dans l''avenir du Sénégal et de l''Afrique », qui, selon lui, « va devenir un grand continent émergent ».

S''adressant à M. Sall, élu en mars face à Abdoulaye Wade, battu après avoir dirigé le Sénégal pendant douze ans, il a affirmé : « Vous êtes un exemple de transition réussie. »

Arrivé en fin de matinée au Sénégal, sa première visite en Afrique depuis son élection, en mai, M. Hollande a noté que « de l''aéroport jusqu''à Dakar, nous avons été suivis par une foule innombrable, c''est toute la France qui se sentait accueillie, fêtée ». « Je voulais être au Sénégal avant de me rendre à Kinshasa pour le sommet de la francophonie », samedi, a-t-il affirmé.

M. Hollande a qualifié sa rencontre avec M. Sall « d''importante, parce que entre le Sénégal et la France c''est une histoire, une langue, une culture que nous partageons, mais au-delà de l''histoire, de la langue qui nous unit depuis si longtemps, au-delà des personnalités, ce qui nous rassemble aujourd''hui c''est l''avenir ».

« L''Afrique est un grand continent qui va devenir aujourd''hui un grand continent émergent »
, a-t-il dit, et « la France sera au rendez-vous ». « Il ne s''agit pas de générosité, il s''agit de solidarité et de compréhension de ce qu''est l''avenir du Sénégal et du continent », a affirmé M. Hollande.

Le président Macky Sall a, pour sa part, noté que « dans les relations entre Etats, chaque acte posé est un signal qu''il convient de décrypter pour en saisir le sens et la portée ». Et selon lui, que François Hollande ait « consacré au Sénégal sa première visite en Afrique est un geste d''amitié et de style ».