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François Fillon lance la compétition pour la présidence de l''UMP

24 mai 2012, 00:00

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La paix armée qui prévaut à l''''UMP depuis la défaite de Nicolas Sarkozy tiendra-t-elle jusqu''aux législatives? François Fillon, qui dévoile ses ambitions à pas comptés, prend le risque de réveiller la "guerre des chefs" redoutée par les élus et les militants en briguant ouvertement la présidence du parti.

L''ancien Premier ministre, qui a entamé mardi sa campagne de terrain en se posant en chef de l''opposition, annonce dans une interview à paraître vendredi dans Le Figaro Magazine qu''il prendra « tout (s)a part » à la « compétition » pour l''UMP.

« Depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n''y a plus, à l''UMP, de leader naturel », souligne-t-il dans une critique à peine voilée à l''endroit de son rival Jean-François Copé.

La réplique n''a pas tardé à fuser: « Je ne suis pas de cette bataille-là. La seule bataille qui m''engage, c''est la bataille pour les législatives », a déclaré le secrétaire général de l''UMP avant une réunion publique à Strasbourg, jugeant malvenue cette initiative alors que la majorité sortante veut limiter les dégâts aux élections législatives des 10 et 17 juin.

Quant à la pique sur le "leader naturel", Jean-François Copé n''entend pas s''en offusquer. « Il a raison, c''est d''ailleurs pour ça qu''on va faire une élection à l''automne. Vous savez, moi, je ne suis pas un fanatique des chapeaux à plumes, je n''ai pas de problème avec ça. »

Selon les statuts du parti, les militants à jour de cotisation sont appelés à élire un président, un secrétaire général et un vice-président à l''occasion d''un congrès qui doit se réunir avant le 15 novembre.

Au lendemain de sa défaite face à François Hollande, Nicolas Sarkozy avait invité la « famille » UMP à rester unie en vue des législatives et à éviter « les petites chapelles » pour se trouver ensuite un « nouveau chef ».

Jean-François Copé, qui a mis officiellement en sourdine ses ambitions pour le leadership de la droite et du centre-droit et l''élection présidentielle de 2017, s''est exécuté en installant une direction collégiale intégrant notamment François Fillon et Alain Juppé le temps de la campagne des législatives.

LA GUERRE DES SOUTIENS A COMMENCÉ

Mais au lendemain de l''investiture de François Hollande, le secrétaire général de l''UMP, déjà à la manœuvre, avait esquissé le portrait-robot de « l''homme de rassemblement » censé batailler contre le successeur de Nicolas Sarkozy.

Une description présentant de grandes similitudes avec sa personne, alors qu''il s''est dit favorable à la création de "mouvements" au sein de l''UMP pour permettre à toutes le sensibilités de s''exprimer, de la droite sécuritaire aux centristes, et donner ainsi des gages à des adversaires.

Fort du soutien des sympathisants du parti et d''une image toujours positive au sein de l''opinion -et soucieux de ne pas se laisser distancer-, François Fillon lui dispute ce profil.

Le rôle du futur président de l''UMP, dit-il au Figaro Magazine, sera « de rassembler, construire un projet, susciter un espoir, incarner une alternative ».

« La confrontation des idées, ce n''est pas la guerre », souligne-t-il en mettant en garde contre un éclatement de l''UMP, créée en 2002. « Il y a toujours un risque, car c''est un mariage récent. (...) Le maintien de l''UMP est fondamental ».

Selon un sondage Ifop réalisé du 10 au 11 mai, François Fillon est la personnalité préférée des Français (27% contre 13% pour Jean-François Copé) et des sympathisants du parti (42%) pour prendre les rênes de l''UMP.

Dans l''entourage du secrétaire général de l''UMP, on minimise ces enquêtes et on fait valoir que ce sont les 250.000 adhérents à jour de cotisations qui importent.

« Fillon n''a aucun soutien réel. Le couple Bertrand-Fillon est un couple de circonstance », déclare Jean-François Copé dans Le Monde daté du 24 mai.

Dans la compétition qui s''ouvre, François Fillon a reçu le soutien des deux anciens ministres UMP Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez.

L''ancien Premier ministre, candidat à Paris pour les législatives, un oeil sur les élections municipales de 2014, a entrepris d''engranger d''autres appuis face à l''armada Copé.

Sophie Louet avec Yann Le Guernigou et Gilbert Reilhac à Strasbourg, édité par Yves Clarisse

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