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Forêt de Solitude: controverse politique autour de la vente du bois mahogany

1 août 2013, 12:24

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Forêt de Solitude: controverse politique autour de la vente du bois mahogany

L’abattage et la vente du bois mahogany fait polémique. Johnson Roussety, leader du Front patriotique de Rodrigues (FPR), a porté plainte à l’Independent Commission against Corruption (Icac) et à la police contre Richard Payendee, le commissaire et le Departmental Head de la commission des Forêts. L’épouse de ce dernier figure parmi les acheteurs de ce bois.

     

Johnson Roussety, leader de FPR, est d’avis qu’il y a matière à poursuite pour conflit d’intérêts contre le commissaire à l’Environnement, Richard Payendee, dans le cadre d’une affaire de bois. Il a animé une conférence à ce sujet le mercredi 24 juillet et a ensuite porté plainte à l’Independent Commission against Corruption (Icac) et à la police contre le commissaire et le Departmental Head de la commission des Forêts. L’épouse de Richard Payendee figure parmi les acheteurs de ce bois. Christian Agathe et Lordona Chan-Meunier ont également critiqué la décision de la commission des Forêts d’abattre et de mettre en vente du mahogany.

 

Richard Payendee riposte et menace de poursuivre Johnson Roussety en diffamation.

 

A la suite des commentaires de Johnson Roussety, des policiers ont effectué une descente des lieux chez les personnes incriminées. Ils ont trouvé des pièces de mahogany qui portaient cependant le sceau de l’abattage officiel et de la vente. Le bois avait été acheté par l’épouse du commissaire Payendee. «Departman foret inn abat bann pye mohagany santener, dan enn reserve. Ek vann ek zot mem», a soutenu le leader du FPR lors de son point de presse.

 

Le commissaire Payendee s’en défend. Il trouve pour sa part que le mahogany est une essence exotique qui met en danger l’écosystème rodriguais. Il faudrait, dit-il,  abattre de tels arbres pour des raisons écologiques afin de permettre à Rodrigues d’avoir une forêt endémique avec des plantes indigènes. « Il n’y a pas d’interdiction de vente sur le bois Mahogany», précise-t-il. Lordana Meunier et Christian Agathe, les deux membres indépendants de l’Assemblée régionale, ont tenu une conférence de presse deux jours plus tard sur ce même thème.Pour eux, le fait que l’épouse du commissaire Payendee ait acheté le bois ainsi mis en vente  constitue un cas de conflit d’intérêts. «Li pa normal ki  enn bann ofisye, zot mem deside ki dibwa pou koupe, zot mem vande  e bann premie akerer  bann dibwa la», a soutenu Christian Agathe.

 

Les deux animateurs de cette rencontre avec la presse ont également  déploré la procédure de la vente de ce bois précieux. « maogani enn espes presye.  ki fer pa inn donn lasans tou dimoun gagn aste bann dibwa la ? kifer zis enn group privilizie parmi enn komiser ?  », s’est  interrogé Christian Agathe. 

 

La riposte ne s’est pas fait attendre. Le commissaire Richard Payendee a tenu une conférence de presse à la Résidence pour annoncer son intention de poursuivre Johnson Roussety pour diffamation contre sa personne. Il a d’abord justifié le projet d’abattage des bois  exotiques à Solitude sur une superficie d’un hectare dans le cadre d’un programme qui s’intitule Working for waters. Ceprogramme, dit-il, a  donné des  bons résultats ailleurs.  

 

Dans une correspondance envoyée à l’express Rodrigues, le 25 juillet,  Johnson  Roussety avance que le mahogany, de son nom scientifique  Swietenia, est considéré comme une espèce protégée par la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora). Il  soutient que  Maurice a été un des pays signataires de cette convention internationale en 1975 et que le commerce de ce bois est illégal. 

 

Richard Payendee n’a pas une même lecture de cette convention. Il rétorque que cet instrument porte sur le commerce international. Une note en date du 25 février 2011 émanant du conservateur des forêts fixe le prix du Swietenia, classifié en catégorie I,  à Rs 3 445 le mètre cube.