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Football – Scandale des matches truqués en D2 : Le maintien de Persunoo divise le comité directeur

18 mai 2013, 07:44

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Football – Scandale des matches truqués en D2 :  Le maintien de Persunoo divise le comité directeur

L’affaire des matches truqués en championnat de deuxième division continue à faire couler beaucoup d’encre.

 

Le président de la Mauritius Football Association (MFA), Vinod Persunoo, directement impliqué dans ce scandale par les accusations du président de Stanley United, anzal Hosenbocus qui a rendu public une partie d’un enregistrement téléphonique, n’a finalement pas le soutien total de son comité directeur.

 

Le maintien de Vinod Persunoo à la présidence de la fédération de football par son comité de directeur lors d’une réunion d’urgence mercredi dernier ne s’est pas fait sans heurt. C’est une décision qui ne fait pas l’unanimité, selon nos recoupements d’informations. Il s’avère plutôt être un choix par défaut pour ne pas provoquer un malaise et une crise fédérale eu égard de la tenue du Congrès de la Fifa chez nous dans une dizaine de jours.

 

Si Vinod Persunoo semble requinqué, il n’a pas trop intérêt à pavoiser puisque son comité ne fait pas bloc derrière lui après la révélation de ce scandale. Nous sommes d’ailleurs en mesure de dire qu’il a échappé de justesse a une démission forcé de la part des membres de la direction fédération qui ont pendant longuement débattu sur la question du désistement du président.

 

« Tout le monde au sein du comité n’était pas sur la même longueur d’onde lors de cette réunion. Il y a eu beaucoup de débat et de discussions après avoir écouté les explications de Vinod Persunoo plutôt. Comme moi, il y a eu moins, trois autres personnes au sein de la direction qui ont exprimé des opinions différentes que celle prise au final », confie Anoop Madhow, l’un des vice-présidents de la MFA.

 

La présidence sur la corde raide

 

Lors de cette fameuse réunion du comité de direction de la fédération, nous sommes en mesure de révéler qu’au moins quatre personnes ont exprimé clairement leurs opinions et position sur un désistement du président de ses fonctions pour des besoins d’enquête. Il y a eu un courant qui a fait prévaloir la présomption d’innocence dans ce cas précis et un autre qui a proposé à ce que Vindo Persunoo se retire de ses fonctions pour les besoins d’une enquête indépendante.

 

« En effet, ça a été le cas. Du reste, un des membres les plus en vue au sein du comité a proposé à ce que Vinod Persunoo ‘step-down’ et ne s’occupe plus de rien à la MFA jusqu’aux conclusions d’une enquête indépendante, sauf de se présenter pour le Congrès. Pour moi, un désistement doit être intégrale », confirme Anoop Madhow dont on connait son légendaire capacité a se faire entendre quand le besoin se fait sentir.

 

Pour celui qui avait occupé pendant un court instant le fauteuil présidentiel de la MFA dans un passé récent, il est évident que le président aurait dû démissionner devant une situation aussi grave pour les besoins d’une enquête indépendante. « Ses explications ont été entendues tout comme ses paroles dans ce fameux enregistrements. Il reste certes un présumé coupable. Mais, c’est la même chose que Sada Vuddamulay qui lui a été suspendu », précise Anoop Madhow qui met en exergue d’autres points controversables a l’issue de cette rencontre.

 

« Tout d’abord, Mustapha Chitbahal ne pouvait pas président cette réunion compte tenu de nos nouveaux statuts.  On parle aussi de l’institution d’un fact finding committee, mais en fait cela n’existe pas dans nos règlements internes. L’article 59 fait provision pour un comité adhoc, présidé par un membre du comité directeur, qui fait office d’arbitre dans des cas de litige. Or, c’est une affaire plus grave. On ne peut pas être juge et partie. Il faut une enquête vraiment indépendante », clame l’un des vice-présidents de la MFA.

 

Si le calme semble régner au sein de la fédération, il va sans dire que ce n’est qu’une façade car l’actuel titulaire au poste de président risque de voir les choses prendre une autre tournure d’un moment à l’autre. De sources concordantes, il nous revient, du reste, que la présidence de Vinod Persunoo ne tient qu’à un fil, du moins, à la décision d’un groupe qui se concerte fréquemment en ce moment.

 


 

Bataille légale
Anzal Hosenbocus passe à l’attaque

Le scandale des matches truqués en deuxième division prend une nouvelle tournure quatre jours après avoir éclaté au grand jour. On passe à une autre étape dans cette affaire. Depuis hier, l’un des deux principaux protagonistes dans cette sinistre histoire a emprunté la filière légale. Le président de Stanley United, Anzal Hosenbocus est finalement passé à l’offensive avec une demande d’injonction en cour suprême.

 

Comme il l’avait annoncé, Anzal Hosenbocus est passé du stade des dénonciations à une action en cour contre la Mauritius Football Association (MFA) et son président, Vinod Persunoo. Le président de Stanley United a juré un affidavit pour demander à la cour d’empêcher la fédération de reléguer de la deuxième division en régional en attendant le procès principal qu’il compte loger incessamment et les conclusions du Fact Finding Committee.

 

« C’est le début d’une grande bataille légale. Dans un premier temps, nous sollicitons la cour pour geler ce championnat de deuxième division qui a été faussé par la MFA comme l’a clairement fait comprendre le président de cette instance dans un enregistrement téléphonique. Et nous demandons aussi à ce que notre équipe ne soit pas relégué en attendant un procès en bonne et due forme », affirme Anzal Hosenbocus.

 

Dans son affidavit, le président de Stanley United avance plusieurs points pour soutenir sa demande d’injonction. Anzal Hosenbocus cite, entre autres les changements de programmation des matches de la part de la MFA pour contrôler la relégation et la conversation téléphonique dans laquelle le président de la fédération admet plusieurs matches truqués. « Nous jugeons notre relégation illégale et cela nous cause préjudice », soutient-il.

 

Ce que démontre Anzal Hosenbocus dans sa demande d’injonction, c’est que quelques clubs engagés dans ce championnat de deuxième division ne sont pas en règle avec le ‘Registrar of Associations’. Le champion 2013, la Cure Sylvester et la formation relégué bambous etoile de l’Ouest ne sont pas enregistré auprès de l’organisme d’enregistrement associatif alors que Case Noyale y a été radié.

 

Cette demande d’injonction sera entendue par le juge en chambre le lundi 3 juin. D’ici-là, le président de Stanley United compte faire une déposition à la police ce lundi. « On n’a pu le faire aujourd’hui (NdlR : hier) faute de temps. Ce n’est que partie remise pour ce lundi. On se rendra aux Casernes pour faire une déposition contre la MFA et son président, Vinod Persunoo dans le cadre de cette affaire », affirme Anzal Hosenbocus.

 

De son coté, Vinod Persunoo devrait contre-attaquer rapidement. Avec son homme de loi, le président de la MFA prépare une action légale contre le président de Standley United. Ce sera sous la forme d’une mise en demeure pour interdire à Anzal Hosenbocus la diffusion des enregistrements téléphoniques qui a déclenché ce scandale des matches truqués.