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Football- Liverpool : la frénésie du chèque

19 juillet 2011, 00:00

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Football- Liverpool : la frénésie du chèque

Au bord du précipice en octobre dernier, les Reds ont depuis investi quelque 125 millions d''''euros sur le marché des transferts. Le club de la Mersey aspire à retrouver les sommets en Angleterre. Mais sa politique est-elle vraiment viable ? Décryptage de Gil Baudu d’Eurosport.

Depuis le début de l’année, les Reds ont déboursé 58 millions : quelque 24 pour l''ailier Steward Domwing, arrivé vendredi en provenance d''Aston Villa   Charlie Adam, le talentueux milieu écossais de Blackpool, a coûté 14 millions d''euros   Jordan Henderson, la jeune pépite de 21 ans venue de Sunderland, a été acheté 20 millions. Alexander Doni, l''ancien gardien de la Roma, n''a certainement pas été enrôle gratuitement.

L''hiver  dernier, renfloué par la vente juteuse de Fernando Torres à Chelsea pour 58 millions d''euros, le club de la Mersey avait déjà fait quelques folies : 40 millions d''euros pour Andy Carroll (Newcastle), 26,5 pour Luis Suarez (Ajax Amsterdam). Faîtes les comptes : depuis janvier, quelque 125 millions d''euros ont été dépensés. Et ce n''est sans doute pas fini. La semaine dernière, les médias anglais évoquaient l''intérêt des Reds pour Gonzalo Higuain, l''attaquant argentin du Real Madrid. Son transfert se négocierait autour de 30 millions d''euros. Celui, imminent, du latéral lyonnais Aly Cissokho dépasserait les 10 millions d''euros.

Les chiffres donnent le vertige. Ils surprennent. Car il n''y a pas si longtemps, Liverpool était au bord du gouffre. Le club aux cinq Ligues des champions se traînait dans les profondeurs de la Premier League. Et il devait absolument trouver un repreneur susceptible de rembourser un prêt d’environ 300 millions livres contracté auprès de la Royal Bank of Scotland. En octobre, le consortium New England Sports Ventures (NESV) endosse le costume du messie. A sa tête: John Henry, le propriétaire de l’équipe de base-ball des Boston Red Sox, et le producteur hollywoodien TomWerner, ami de la famille Clinton. D''un coup de baguette magique, ils effacent la dette.

Mais pour un club comme Liverpool, la rentabilité passe inévitablement par les résultats sportifs. En effet, our exister, Liverpool doit regarnir une armoire à trophées qui a pris la poussière depuis 2006. Redevenir le roi d''Angleterre, qu''il n’est plus depuis que Manchester United a conquis sa dix-neuvième couronne. Mais Liverpool a-t-il seulement les moyens de ses ambitions ? Selon la dernière étude "Football Money League" du cabinet Deloitte, la force économique des Reds ne rivalise pas avec celle des mastodontes européens. Liverpool, c''est 225 millions d''euros de revenus annuels pour l''exercice 2009-2010. Nettement moins que Manchester United (350 millions), Arsenal (274 millions), Chelsea (256 millions). A des années lumières du Real Madrid (439 millions) et du Barça (398 millions).

Plus préoccupant, seuls 23% des revenus de Liverpool proviennent des entrées au stade. En 2009-2010, elles lui avaient rapporté 52,4 millions d''euros. Dans le même temps, elles ont généré 122 millions d''euros à Manchester United et 115 millions d''euros à Arsenal. Depuis 2006, les Gunners disposent d''une enceinte flambant neuve de 60 000 places, qui a considérablement accru leurs recettes liées à la billetterie. Un exemple à suivre pour Liverpool ?

Les Reds vont a être contraints de repenser leur  modèle économique qui repose à 43% sur les droits TV et à 34% sur les revenus commerciaux (sponsoring, merchandising). Privés du pactole de la Ligue des champions, les Reds vont devoir vendre pour alléger sa masse salariale. En 2010-2011, elle atteignait 136 millions d''euros. En réalité, Liverpool s''apprête à lancer une vaste opération dégraissage. La semaine dernière, The Guardian dressait une liste de joueurs susceptibles de quitter les bords de la Mersey au plus vite : parmi eux, Joe Cole et Milan Jovanovic, ou encore Paul Konchesky, Christian Poulsen et Brad Jones.
 
(Source: Eurosport)