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Festival Ile Courts 2012: Plus populaire, encore meilleur

30 septembre 2012, 00:00

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Festival Ile Courts 2012: Plus populaire, encore meilleur

Les courts-métrages du Festival Ile Courts, c’est un peu comme le vin, ils se bonifient avec le temps. Bilan après cet événement riche en surprises.

La diffusion des courts métrages à travers l’île cette semaine a été l’occasion de prendre la mesure des avancées, mais aussi et surtout de faire le point sur les défi s que le secteur rencontre encore. Tout d’abord une constatation : le phénomène est presque devenu « populaire ».

David Constantin, directeur du festival, devait d’ailleurs faire la remarque d’une salle comble pour la soirée d’ouverture qui s’est tenue à Bagatelle.

Quelques heures plus tôt, voire quelques jours avant le grand lancement, il était déjà impossible d’obtenir la promesse d’une place auprès de l’Institut français de Maurice.

Autre remarque, chaque année la cuvée de réalisateurs augmente tout en se bonifiant. Sous les feux cette année, cinq jeunes réalisateurs mauriciens dans la collection Ile Court  2012 : Mickael Botebol, Joëlle Buckland, Jon Rabaud, Martine Charrié et Charlotte Nina. Ils démontrent tous une maîtrise exceptionnelle du scénario et du tournage pour un premier court-métrage (sauf pour Jon Rabaud qui en est à son deuxième).

« LES THÈMES NOUS REFLÈTENT »

On y parle de harcèlement au travail, de pauvreté, de drogue, de perte d’emploi et même d’apparences. « Bien souvent les thèmes nous reflètent un peu », dira Jon Rabaud. Et reflètent la société dans laquelle nous vivons. Une jeunesse soucieuse donc, mais toujours avec cette pointe d’humour bien de chez nous.

Mais ces dix petites minutes de court-métrage ne devraient pas cacher tout le travail de réalisation qui, lui, ne dure pas dix minutes, mais un an. Une année durant laquelle les réalisateurs ont tourné pendant deux jours pour un budget de Rs 40 000. Un budget restreint qui ne permet malheureusement pas d’avoir des décors et acteurs appropriés pour fidèlement retransmettre à limage ce qui est déjà en tête, remarquera Mickael Botebol.

« Et le soutien de l’Etat alors ? », aura fait remarquer Tristan Bréville, fondateur du musée de la photographie lors d’une séance d’interaction public-réalisateurs.

L’Etat dit, en effet, dispenser depuis 1986, des aides aux jeunes réalisateurs grâce à la Mauritius Film Development Corporation. Une aide ineffective selon Harrikrishna Anenden, qui lui, soutient ne pas en avoir bénéficié lors de la réalisation de son long-métrage Les enfants de Troumaron. Autre question qui restera sur toutes les lèvres cette année encore, la question de la propriété du festival. Il est vrai que l’IFM et tous les partenaires internationaux ont aidé à promouvoir le court-métrage mauricien, mais comme le souligne le directeur du festival : « il y a un moment où si on veut développer son cinéma, on ne peut pas le faire qu’avec des aides étrangères. Il faut vraiment que ça devienne un festival purement mauricien. »

Manuela Cotte
(Source: Lexpress Dimanche)