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Etats-Unis : manifestation pour demander la fermeture de la prison de Guantanamo

12 janvier 2012, 00:00

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Etats-Unis : manifestation pour demander la fermeture de la prison de Guantanamo

Plusieurs centaines de manifestants ont formé une chaîne humaine mercredi à Washington, de la Maison Blanche à la Cour suprême, pour protester contre les dix années d''''existence de la prison de Guantanamo, malgré les promesses de fermeture de Barack Obama.

"Nous sommes ici avec notre colère, notre énergie et même avec notre espoir pour demander à Obama et à la Cour suprême de fermer Guantanamo", a dit Frida Berrigan de l''association Témoins contre la torture, un des organisateurs de la manifestation. D''autres rassemblements se sont tenus en Europe et au Canada.

Amnesty International a publié, ce mercredi,  un rapport sur ce qu’il appelle "une décennie de dommages aux droits de l''homme". Il  soutient que la prison de Guantanamo "n''est pas seulement le symbole d''abus et de mauvais traitements", mais aussi "une atteinte aux principes internationaux des droits de l''homme" qui se poursuit aujourd''hui. "Dans ses premiers jours, Guantanamo était une anomalie mais dix ans après, ce qui était une exception est devenue une norme", a renchéri Baher Azmy, qui a défendu un ancien détenu de Guantanamo. "Aujourd''hui, beaucoup comme lui sont encore bloqués là-bas à cause du jeu politique du Congrès et de l''extrême timidité de l''administration Obama", a-t-il fustigé.

Symbole des promesses non tenues

C''était l''un des symboles de l''ère Bush. Guantanamo est en passe de devenir celui des promesses non tenues de l''administration Obama. Pire qu''un héritage encombrant, une malédiction. Le 22 janvier 2009, au lendemain de son investiture, Barack Obama signe un décret décidant la fermeture du camp de la base navale de la baie de Guantanamo, à Cuba, dans un délai d''un an. Il gèle également pour 120 jours le fonctionnement des tribunaux militaires d''exception instaurés par son prédécesseur.

Deux ans plus tard, et près de dix ans après l''arrivée des premiers détenus en provenance d''Afghanistan, le camp Delta est toujours opérationnel, preuve persistante aux yeux du monde que les Etats-Unis ont tourné le dos au droit international et à la morale au nom de la guerre contre le terrorisme.

Depuis son ouverture en janvier 2002, la prison a accueilli 779 détenus venus de 48 pays, dont 220 Afghans. La population carcérale s''est réduite au fil des ans pour atteindre aujourd''hui 171 hommes, un chiffre qui reste bloqué, faute d''endroit pour accueillir les 89 détenus considérés comme ''libérables'' par les autorités militaires et de solutions juridiques pour juger les autres.

Un rare camouflet

Le 20 mai 2009, quatre mois après l''investiture d''Obama, le Congrès, pourtant dominé par les démocrates, inflige un rare camouflet au nouveau président. Il empêche la fermeture de "Gitmo", comme l''appellent les Américains, en refusant de débloquer l''enveloppe de 80 millions de dollars prévue pour transférer les détenus.Depuis, le Congrès s''oppose systématiquement à la fermeture de Guantanamo. En décembre 2010, les élus – droite et gauche confondues – ont voté une loi qui interdit le transfèrement sur le territoire des Etats-Unis de détenus de la prison. Le texte impose également que les suspects de terrorisme soient traduits devant des tribunaux militaires.

Dans un rapport publié mercredi 28 décembre sur son site Internet, le ministère des affaires étrangères russe estime que "la situation aux Etats-Unis est loin des idéaux proclamés par Washington", pointant notamment l''incapacité du président Obama à fermer la prison militaire de Guantanamo et accusant la Maison Blanche de soustraire à la justice certains hauts responsables du gouvernement et de la CIA.

(Sources : Le Monde.fr & AFP)