Publicité

Enterprise Mauritius : Les employés votent en faveur de la reconnaissance syndicale

8 février 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Enterprise Mauritius : Les employés votent en faveur de  la reconnaissance syndicale

C’est lors d’un référendum que les employés d’Enterprise Mauritius ont choisi d’officialiser leur adhésion à la Private Sector’s Employees Union (PSEU). Ce syndicat devient  l’interlocuteur autorisé des employés auprès de la direction. (photo : Amédée Darga président d’Enterprise Mauritius)

Les quatorze employés d’Enterprise Mauritius (EM) se joindront à la PSEU affiliée à la General Workers Federation (GWF). Ils ont voté majoritairement pour leur adhésion syndicale lors du référendum qui s’est tenu au siège d’EM, ce lundi 7 février.

En effet, dix des quatorze employés d’EM ont voté pour que la reconnaissance syndicale soit attribuée à la PSEU. Ce qui représente 74,4% de la totalité des employés d’EM.

«C’est la conviction intime des travailleurs eux-mêmes qui s’est exprimée à travers ce vote. Le patronat a encore une fois essayé de faire pression sur les employés. Nous sommes souvent confrontés à ce genre de situations où les travailleurs subissent des pressions énormes. C’est la démocratie qui a primé cette fois, à travers le vote secret et c’est tant mieux», se réjouit Devianand Narain de la PSEU.

Le vice-président de l’Employment Relation Tribunal (ERT), Indiren Sivaramen avait, dans un ruling rendu, le mercredi 2 février dernier, décidé de soumettre au référendum le litige qui opposait les employés et la direction d’EM sur la question de reconnaissance syndicale. Les quatorze employés, qui s’étaient auparavant joints à la PSEU, en avaient fait la demande auprès de l’ERT au début du mois de décembre dernier.

La question de reconnaissance du syndicat faisait déjà l’objet d’un litige devant l’ERT quand les allégations de violation du droit syndical furent portées contre la direction d’EM.

Les employés de d’EM (organisme de promotion de l’industrie mauricienne) avaient, suite à la publication du rapport du Pay Research Bureau en 2008, engagé des discussions avec la direction. Ils souhaitaient un alignement de leur barème salarial sur la nouvelle grille applicable aux fonctionnaires. Aucun accord n’avait été trouvé avec la direction, et les employés décidèrent, en conséquence, de se syndiquer.

Le conseil d’administration, sous la présidence d’Amédée Darga, proposa alors un accord répondant aux revendications des employés, à condition, toutefois, que ces derniers  s’engagent  à renoncer à leur adhésion à la PSEU.

Des copies d’un formulaire standardisé furent distribuées aux employés. Une fois signé, le document devient une déclaration de renoncement au droit de se syndiquer. Neuf des quatorze employés d’EM avaient apposé leur signature au bas d’une des copies du document.

Les dirigeants syndicaux dénonçaient, pour leur part, un chantage du côté de la direction contre une révision salariale.

La direction d’Enterprise Mauritius s’est, par ailleurs, prévalu des documents incriminés pour arguer qu’elle avait des doutes que le pourcentage de syndiqués atteindrait la barre des 30%. Ce qui est une condition sine qua non pour obtenir la reconnaissance syndicale.

Les représentants des travailleurs ont contesté l’utilisation de ces documents, estimant qu’ils  devaient être considérés nuls et non-avenues sous la section 29 de l’Employment Relations Act. Cette section de la législation garantit aux travailleurs le droit au regroupement syndical.

N’ayant pas de juridiction sur cette section de la loi, le Tribunal n’a pu faire de déclaration à ce sujet. C’est pourquoi le vice-président du tribunal a décidé d’organiser un référendum pour trancher le litige.

Le délai de 60 jours accordé à l’ERT pour trancher les litiges qui lui sont soumis expire, dans le cas d’EM, ce lundi 7 février. La décision fut donc prise d’appeler les employés aux urnes dès ce lundi. Ceux-ci ont finalement choisi d’adhérer à la PSEU par vote secret.