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Enquête ouverte après la manifestation islamiste de Paris

17 septembre 2012, 00:00

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Enquête ouverte après la manifestation islamiste de Paris

Une enquête a été ouverte dimanche sur instruction du parquet de Paris pour identifier les organisateurs de la manifestation de militants islamistes la veille devant l''''ambassade des Etats-Unis, qui provoque une polémique entre le gouvernement et l''opposition.

Le ministre de l''Intérieur Manuel Valls a qualifié la manifestation d''"inacceptable" et annoncé qu''il avait donné des instructions "pour que cela ne se reproduise pas".

François Fillon et Jean-François Copé, les deux principaux candidats en lice pour la présidence de l''UMP, ont chacun de leur côté demandé au gouvernement d''expliquer comment un tel rassemblement a pu se produire en plein Paris devant l''ambassade américaine, à proximité du palais de l''Elysée.

De source judiciaire, on a déclaré que l''enquête pour "manifestation sur la voie publique non autorisée" avait pour but d''identifier les organisateurs et les participants de ce rassemblement qui a donné lieu à des incidents lors de sa dispersion.

Environ 250 militants islamistes présumés avaient tenté de manifester devant l''ambassade américaine, à proximité du palais de l''Elysée, pour protester contre la vidéo islamophobe "L''innocence des musulmans" qui a embrasé le monde arabo-musulman ces derniers jours.

Quelque 150 personnes ont été interpellées pour vérification d''identité, dont une a été placée en garde à vue pour violence sur agent de la force publique. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors des incidents.

Interrogé sur France 2, le ministre de l''Intérieur Manuel Valls a déclaré que cette manifestation était "inacceptable".

"Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés, à nos valeurs, puissent se faire entendre dans nos rues", a-t-il dit. "Ces quelques personnes caricaturent l''islam tel qu''il est pratiqué dans notre pays", a-t-il dit.

Il a encore indiqué que le gouvernement ne saurait tolérer "que dans notre société, il y en ait qui profitent de ce type d''événements pour s''en prendre à la concorde nationale, au vivre ensemble."

VALLS RÉPOND À FILLON

Présent dans le Val-d''Oise pour une réunion militante, l''ancien Premier ministre François Fillon, a demandé à François Hollande de s''expliquer sur le fait que, selon lui, le préfet de police ait toléré une manifestation de salafistes devant l''ambassade des Etats-Unis.

Sur TF1, Jean-François Copé a dit dimanche soir souhaiter de même que "toute la lumière soit faite sur les raisons qui peuvent expliquer qu''une telle manifestation non autorisée puisse se réaliser en plein Paris, à quelques mètres de l''Elysée."

Dans un communiqué en forme de mise au point, la préfecture de police de Paris a indiqué qu''"aucune manifestation n''a été ni déclarée, ni tolérée" samedi à Paris, même si "un appel à se réunir à 15h00 à proximité de l''ambassade des Etats-Unis a circulé sur certains réseaux sociaux."

Tirant le bilan des événements, elle souligne "qu''aucune dégradation n''a été commise, (qu'')à aucun moment l''ambassade des Etats-Unis n''a été sous la pression d''un quelconque manifestant et (que) force est restée à la loi."

"Ceux qui ont appelé à cette manifestation non déclarée, donc illégale, devront en répondre devant la justice", conclut la préfecture.

Dans un communiqué publié ultérieurement, le ministère de l''Intérieur a estimé que les propos de François Fillon ne servaient qu''à "alimenter une polémique inutile au moment où un esprit de rassemblement devrait s''imposer au sein de notre nation".

"Ils semblent bien plus répondre à des impératifs partisans qu''à un réel souci de défense de nos institutions", ajoute-t-il en soulignant par ailleurs que Manuel Valls présentera fin septembre en conseil des ministres un projet de loi anti-terroriste.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a minimisé pour sa part l''importance des incidents et réitéré sa "condamnation ferme et totale de toute action commise ou propos proféré par des personnes se réclamant de l''islam tout en bafouant délibérément ses valeurs et ses principes."

(Yann Le Guernigou, édité par Pierre Serisier)
(Source: Reuters)