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Energie : l’incinérateur de Gamma «la méthode la plus fiable» selon le Prof. Narbonne

23 juillet 2009, 00:00

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Energie : l’incinérateur de Gamma «la méthode la plus fiable» selon le Prof. Narbonne

Selon Jean-François Narbonne, professeur de toxicologie à l’université de Bordeaux 1, le projet d’incinérateur de Gamma-Covanta est la meilleure solution pour traiter les déchets de Maurice. Mais à condition qu’il soit équipé de filtres et que des contrôles soient effectués régulièrement.

«Aujourd’hui, l’incinérateur est ce qui marche le mieux, c’est la méthode la plus fiable en matière de traitement de déchets. Il n’existe aucune solution parfaite… Le ‘zero waste’, tous les pays en rêve», déclare Jean-François Narbonne, lors de sa présentation des risques réels liés à l’incinérateur, ce 23 juillet à l’université de Maurice. Cet expert français, un des responsables du programme des Nations Unies pour l’Environnement, est à Maurice à la demande de Gamma-Covanta. Il est l’auteur d’une thèse sur les dioxines émises par les incinérateurs.

En se basant sur des études menées en France et en Europe, il affirme qu’un incinérateur muni de filtres ne représente pas de véritable danger pour ceux qui vivent à proximité, car  «la contamination par dioxine n’a pas lieu par voie respiratoire». De plus, les cultures environnantes ne seraient pas menacées.

«C’est davantage nuisible pour la santé de cultiver des plantations à coté d’une autoroute que d’un incinérateur», soutient-il.

Toutefois, le Prof. Narbonne souligne l’importance que trois parties effectuent des prélèvements ponctuels sur l’incinérateur pour s’assurer du respect des normes sanitaires: l’opérateur, sous contrôle des services publics, l’Etat, et les associations. Le scientifique pense d’ailleurs que les associations ont un rôle essentiel à jouer au niveau des contrôles indépendants. Il fait également ressortir que le choix du site est décisif, par exemple, pour véhiculer les déchets jusqu’à l’incinérateur.

Celui-ci tient tout de même à préciser qu’il n’est pas là pour dicter aux Mauriciens la nécessité ou pas d’adopter l’idée de l’incinérateur. A son avis, le projet n’est qu’une solution que propose Gamma-Covanta. Le gouvernement et la société civile sont aussi impliqués dans le processus de décision.

«J’ai appris que certains Mauriciens pensent que l’incinérateur rapportera beaucoup d’argent à l’opérateur. Détrompez-vous. Un incinérateur ne rapporte que 10 à 12% de marge, alors que la mise en décharge, qui est la pire des solutions, est rentable à 60%. Ce n’est donc pas avec l’incinérateur et tous ses frais qu’on ferait fortune», soutient le professeur.

Néanmoins, une des conclusions de la thèse du Prof. Jean-François Narbonne est que «l’absence de risque pour la santé publique ne justifie pas l’utilisation de l’incinération comme unique procédé de traitement de déchets». Dans ce sens, si Maurice optait pour le compost, il faudrait que les autorités sachent ce qu’elles en feraient par la suite, laisse entendre le scientifique français.