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Elections à Madagascar : les législatives et les présidentielles jumelées en mai-juin 2013

10 juin 2012, 00:00

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Elections à Madagascar : les législatives et les présidentielles jumelées en mai-juin 2013

Le rapport de mission des Nations Unies préconise des élections jumelées en mai-juin 2013. Ce calendrier met la pression sur la CENIT (photo : Akinyemi Adegbola (à dr.) avec Béatrice Atallah, en avril).


Des élections dans onze mois. Le rapport de mission des experts des Nations Unies à Madagascar suggère des élections jumelées en mai-juin 2013, soit dans un peu moins d’un an. La mission d’observation, emmenée par Akinyemi O. Adegbola, chef de mission, a remis ce rapport, tombé un mois jour pour jour après la fin de la mission, en tenant compte, d’après le communiqué, des réalités à Madagascar.

Le calendrier avancé par les Nations unies va à contre-courant du calendrier partiel concocté par la Commission électorale nationale indépendante de la Transition (CENIT). Cette dernière insiste sur la faisabilité, du moins sur le plan technique, des élections cette année à partir du 11 novembre, date butoir pour la révision du calendrier électoral, en pleine période des pluies.

« La mission des Nations Unies recommande de ne pas organiser des élections durant la période des pluies. Elle propose que les élections présidentielles et législatives soient tenues simultanément en mai-juin 2013 afin de marquer la fin de la Transition et le renouvellement des institutions de l’État au niveau national », relate le rapport dans son article 41. Dans ses recommandations, le rapport met en souligné la date des élections qui seraient alors jumelées. Le processus devant y parvenir devrait durer en tout et pour tout onze mois, le rapport mettant en exergue que le jumelage des deux principales élections nécessite cette durée. Le document officiel mentionne également que le contexte actuel n’est pas encore propice pour les élections, même à terme.


Perturbation


« Les efforts doivent être redoublés afin de parvenir à un environnement plus propice pour les élections », avance les experts, invitant également la SADC à toujours s’investir dans le processus de médiation et de facilitation. Pour ce faire, elle invite la SADC « à de plus fréquentes visites à Madagascar ».

Cette nouvelle donne perturbe quelque peu les acteurs politiques. Hanitra Razafimanantsoa, une des leaders de la mouvance Ravalomanana, se donne un temps de réflexion sur le sujet. La mouvance de l’ancien président de la République avait fait du retour de son chef de file sa priorité pour que ce dernier puisse se présenter aux élections. De son côté, l’Union des démocrates et des républicains pour le changement (UDR-C), une aile proche du régime, se montre contrarié. « Ce calendrier ne nous va pas, pas à l’UDR-C. La Transition a déjà trop duré. L’opinion publique réclame actuellement des élus. Personnellement, j’insiste pour la tenue au moins des législatives pour cette année, à défaut des présidentielles », explique Benja Urbain Andriatsizehena, vice-président du Congrès de la Transition.

La question se pose légitimement sur des élections organisées à des périodes autres que celle « suggérée » par les Nations Unies et les bailleurs de fonds, par extension. Si Fatma Samoura, représentante résidente du PNUD et du Système des Nations Unies (SNU), avait déclaré que « la CENIT aura le dernier mot sur la définition du calendrier électoral », la réalité pourrait être tout autre. En effet, la caution de la Communauté internationale en général, et le corps diplomatique en particulier, reste suspendue à cette caution des Nations Unies. Jean Marc Chataigner, ancien ambassadeur de France à Madagascar, avait affirmé que son pays allait contribuer au financement du processus électoral et des élections à travers l’Union européenne.

La bande à Akinyemi Adegbola est ainsi revenue sur sa première appréciation après une mission de deux semaines. Leur première impression était que les élections devraient se faire « dans onze mois », un délai revu à la baisse après de multiples séances de négociations avec les techniciens locaux qui, de leur côté, militent pour « six mois ».