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Egypte : les Frères musulmans appellent à un "soulèvement"

8 juillet 2013, 13:03

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Egypte : les Frères musulmans appellent à un "soulèvement"

 

De nouvelles tensions ont éclaté à l'aube au Caire, lundi 8 juillet, faisant craindre une aggravation de la situation, cinq jours après le coup militaire qui a conduit à la chute de Mohamed Morsi.
 
Après la mort d'au moins quarante personnes – selon un responsable du ministère de la santé égyptien – au cours de tirs de l'armée contre une manifestation de partisans des Frères musulmans, ces derniers ont appelé à un "soulèvement contre ceux qui sont en train d'essayer de lui voler sa révolution avec des chars".
 
Le Parti de la justice et de la liberté (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, "presse la communauté internationale, les groupes internationaux et tous les hommes libres du monde d'intervenir pour empêcher d'autres massacres [et] l'apparition d'une nouvelle Syrie dans le monde arabe".
 
Alors que l'armée égyptienne a accusé un "groupe terroriste" d'avoir tenté de donner l'assaut au siège de la garde républicaine à l'aube au Caire, Safouat Hegazi, célèbre prêcheur salafiste et leader des Frères musulmans a admis que cette attaque avait pour but de "libérer M. Morsi".
 
Pour les Frères musulmans, ce sont trente-cinq de leurs partisans qui ont été tués pendant la dispersion par l'armée d'un sit-in de soutien au président déchu devant le bâtiment de la garde républicaine. De son côté, l'armée n'évoque qu'un officier tué et quarante personnes blessées lors d'affrontements.
 
LE PARTI SALAFISTE AL-NOUR SE RETIRE DES NÉGOCIATIONS
 
Ces dernières violences ont provoqué le retrait du parti salafiste Al-Nour des négociations politiques. Et ce alors qu'aucun premier ministre n'a encore été désigné.
 
"IL Y A BEAUCOUP DE BLESSÉS"
 
Des manifestants présents sur place avaient déjà expliqué avoir essuyé des tirs sur le rassemblement. "J'ai vu de mes propres yeux des gens sur lesquels on a tiré", avait ainsi déclaré l'un d'eux. Il avait ajouté que les forces de l'ordre avaient ensuite poursuivi de nombreux manifestants. Un autre manifestant avait également rapporté que les forces de l'ordre avaient tiré en l'air à balles réelles et envoyé de nombreuses grenades lacrymogènes. "Il y a beaucoup de blessés, mais nous n'avons pas encore de nombre exact", avait-il déclaré.
 
Vendredi, au même endroit, quatre islamistes avaient été tués dans des échanges de tirs avec l'armée. Les partisans des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, sont mobilisés en masse dans différents endroits du Caire pour défendre la "légitimité" de l'ex-chef d'Etat, premier président élu démocratiquement de l'histoire du pays. Mercredi soir, l'armée a déposé M. Morsi après des manifestations d'une ampleur inédite en Egypte. Les forces de sécurité ont ensuite lancé une vaste campagne d'arrestations à l'encontre de la puissante confrérie, incarcérant plusieurs de ses haut dirigeants.