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Egypte: l'armée fixe un ultimatum de 48 heures à Morsi

2 juillet 2013, 06:16

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Egypte: l'armée fixe un ultimatum de 48 heures à Morsi

L'armée égyptienne a donné lundi 48 heures à Mohamed Morsi pour satisfaire les "demandes du peuple", faute de quoi elle imposerait une feuille de route, après des manifestations de masse réclamant le départ du président islamiste.

 



"Si les revendications du peuple ne sont pas satisfaites durant cette période, (les forces armées) annonceront une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en ?uvre", a annoncé le commandement militaire dans un message lu à la télévision.

 


Les opposants toujours mobilisés place Tahrir au Caire ont explosé de joie après cette déclaration qui pousse, selon eux, le président vers la sortie comme ils le réclament.

 


"Morsi n'est plus notre président, Sissi avec nous", ont scandé les manifestants, en référence au général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et ministre de la Défense, dont le portait est apparu à l'écran durant la lecture de la déclaration militaire.

 


Après l'annonce de l'armée, des dizaines de milliers de manifestants enthousiastes ont défilé dans les rues du Caire, d'Alexandrie et d'autres grandes villes du pays.

 


"L'armée s'est rangée au côté du peuple", a estimé le mouvement Tamarrod (rébellion en arabe), à l'origine de manifestations monstre dimanche. Les Frères musulmans, la formation d'où vient M. Morsi, se sont contentés de déclarer qu'ils "étudiaient" la déclaration militaire.

 


Quatre membres du gouvernement ont quant à eux présenté leur démission, accroissant l'isolement de M. Morsi.

 


L'armée avait pris les rênes de l'exécutif pour un intérim controversé entre la chute de M. Moubarak en février 2011 et l'élection de M. Morsi en juin 2012. Elle avait déclaré la semaine dernière par la voix du général Sissi qu'elle ne laisserait pas le pays "plonger dans un tunnel sombre de conflit et de troubles".

 


Le président américain Barack Obama a invité "toutes les parties à faire preuve de retenue", tandis que l'ONU a appelé au dialogue, en soulignant que l'issue de cette nouvelle crise aurait un "impact important" sur l'évolution des autres pays de la région.

 


Dimanche, la foule avait déferlé dans la capitale et dans de nombreuses autres villes aux cris de "Le peuple veut la chute du régime", le slogan déjà scandé début 2011 contre le pouvoir autoritaire de Hosni Moubarak.

 


Au moins 16 personnes ont été tuées dans tout le pays en marge des manifestations, dont huit dans des affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire, selon le ministère de la Santé.

 


Des affrontements similaires avaient déjà fait huit morts, dont un Américain, la semaine dernière.

 


La grande institution islamique Al-Azhar, basée au Caire, a indiqué craindre "un nouveau bain de sang" et s'est inquiétée de l'infiltration d'hommes armés dans les rassemblements "pacifiques"