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Egypte: journée décisive pour l''opposition

6 février 2011, 00:00

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Egypte: journée décisive pour l''opposition

Le 13e jour du mouvement de protestation en Egypte ( ce dimanche) s''''avère lourd d''enjeux pour les opposants, qui occupent toujours la place Tahrir au Caire, malgré les tentatives de l''armée pour les en déloger sans violence, dans la soirée de samedi 5 février.

Face à leur résolution, le pouvoir égyptien tente de jouer sur l''envie d''un retour au calme dans la population. La direction du parti du président Moubarak a démissionné samedi 5 février, tandis que le raïs égyptien, qui a organisé samedi une réunion avec ses ministres en charge de l''économie, lançait un appel à la reprise du travail dans le pays.

Un appel relayé par l''armée : "Nous voulons que les gens retournent au travail et soient payés, et que la vie reprenne son cours", a lancé samedi le commandant Hassan al Roweny, s''adressant aux manifestants de la place Tahrir. Les banques du pays devraient  rouvrir dimanche 6 février.

Le pouvoir égyptien est appuyé par Washington. Hillary Clinton a soutenu, samedi, la tentative du vice-président Omar Souleimane de mener des discussions avec l''opposition, en vue de la formation d''un gouvernement de transition. Les Etats-Unis sont accusés par les opposants égyptiens de ne pas avoir su définir de position claire. Eux exigent le départ d''Hosni Moubarak comme préalable.

La proposition de dialogue de M. Souleimane a poussé les Frères musulmans, mouvement islamiste, à sortir de leur réserve. "Nous avons décidé de nous engager dans un cycle de dialogue pour évaluer le sérieux des autorités en ce qui concerne les revendications de la population et leur volonté d''y répondre", a expliqué un porte-parole de la confrérie à l''agence Reuters.

La perspective d''un gouvernement "d''union nationale" transitoire divise les opposants. "Entendre (...) que Moubarak doit rester et conduire le changement, et que le processus reposerait essentiellement sur son plus proche conseiller militaire, qui n''est pas la personnalité la plus populaire en Egypte, sans partage du pouvoir avec les civils, serait très, très décevant", a commenté Mohamed ElBaradeï, prix Nobel de la paix et figure de l''opposition.

Certains redoutent que le front des opposants ne se fissure. Après douze jours de manifestations souvent émaillées de violences, la lassitude se fait jour parmi les manifestants de la place Tahrir. "Ce pourrait ne pas être quotidien, mais, ce que j''entends, c''est qu''ils pourraient organiser des manifestations d''un jour sur l''autre. La différence, c''est qu''elles pourraient être plus déterminées et plus violentes et je ne voudrais pas voir cette magnifique révolution pacifique devenir sanglante", estime Mohamed ElBaradeï.

Source : Reuters/ LeMonde.fr