L’attaque contre une église copte en Egypte qui a fait sept victimes a été suivie de d’affrontements entre la police et une foule estimée 5 000 personnes.

Des responsables de la sécurité et des témoins ont rapporté que les proches des sept personnes, tuées à la sortie de la messe de minuit dans une église copte du sud de l''''Egypte, ont vandalisé jeudi des ambulances lors d''affrontements à l''extérieur de l''hôpital où les corps ont été placés. Ils réclament la dépouille des leurs pour les enterrer.
 
Un peu plus tard, des heurts ont opposé 5 000 personnes à la police lors d''une procession funéraire à Nag Hamadi en hommage aux sept victimes, ont annoncé des responsables de la sécurité. Selon les autorités, les manifestants ont crié "longue vie à la Croix" et "non aux persécutions", jeté des pierres sur des voitures de police, et des échauffourées ont éclaté avec les forces de l''ordre.

Mercredi soir, trois individus armés circulant en voiture avaient ouvert le feu à la sortie de la messe de minuit devant une église copte orthodoxe du sud de l''Egypte, faisant au moins sept morts parmi les fidèles, et trois blessés graves.

L''attaque, qui s''est produite dans la ville de Nag Hamadi dans la province de Qena (à une soixantaine de km de Louxor), juste avant minuit, a été menée en représailles au viol en novembre dernier d''une enfant de 12 ans musulmane par un chrétien dans la même ville, selon le ministère de l''Intérieur. Des témoins qui ont identifié le principal assaillants plaident en ce sens.

L''évêque Kirollos du diocèse de Nag Hamadi, qui avait quitté l''église Saint Jean quelques instants auparavant, confirme le bilan de sept morts, six paroissiens et un garde de sécurité.

"J''ai senti un véhicule passer près de moi, alors je suis passé par une porte à l''arrière du bâtiment, avant d''entendre des coups de feu tirés à l''entrée principale", a raconté l''évêque.

Le responsable religieux craignait des violences à la veille de la fête de Noël des coptes, ce jeudi, après avoir reçu des menaces liées au viol de la fillette, ayant lui-même reçu un message sur son portable indiquant "c''est ton tour". Beaucoup de chrétiens avaient été la cible de menaces semblables dans les rues de la ville, ce qui l''avait poussé à écourter la messe d''une heure.

En novembre, des émeutes ont opposé pendant cinq jours chrétiens et musulmans dans la bourgade.

Qena est une des régions les plus pauvres du pays, et des plus conservatrices, où les chrétiens, principalement coptes, représentent un dixième de la population. Ils sont de plus en plus souvent objets de discriminations à mesure que le radicalisme gagne les musulmans, majoritaires.

A l''été 2008, dans le sud du pays, un musulman avait été tué lors d''incidents entourant l''extension d''un monastère copte orthodoxe, et des musulmans avaient incendié des maisons dans un village où des chrétiens célébraient un office au domicile de l''un d''entre eux, avec un prêtre, d''après un groupe de défense des droits de l''Homme, l''Initiative égyptienne pour les droits individuels.